Nature et chemins
Villes et routes
Intérêt culturel
Difficulté du dénivelé
La Basilique Sainte-Madeleine de Vézelay
Parcours de 20,3 km demandant 5 h 00 de marche et passant par Pontaubert (6,3 km), Domecy sur le Vault (13,2 km), Asquins (18,1 km) et l'incontournable chapelle de la Cordelle avant d'atteindre Vézelay.
Il s'agit en fait d'un prologue permettant d'atteindre Vézelay mal desservi par les transports publics. Ce parcours permettra donc aux pèlerins de cheminer jusqu'à ce beau point de départ de la Via Lemovicensis d'une manière économique et ainsi se sentir prêt à pérégriner après avoir découvert, dans de bonnes conditions, la basilique Sainte-Madeleine de Vézelay qui vous invite à la prière et à la bénédiction avant de " reprendre le sac ".
Pas de grande difficulté pour atteindre Vézelay
Si vous avez choisi de partir d’Avallon, profitez-en pour découvrir cette très ancienne cité qui mérite qu'on s'y attache même si les traces jacquaires font défaut. Son vieux bourg conserve néanmoins de nombreux vestiges médiévaux. Vous admirerez la Tour de l'Horloge du XVe siècle qui occupe le point le plus haut de la ville; à proximité vous verrez encore des maisons, à pans de bois, bâties à la même époque. Vous découvrirez aussi la Collégiale Saint-Lazare dont l'édifice primitif remonte au Xe siècle à l'emplacement d'un oratoire du VIe siècle. Le chœur et les deux chapelles en demi-cercles, encore visibles, furent édifiés vers 1080. La façade a beaucoup souffert (XIIe siècle), les deux portails flanqués de colonnes torses sont les seuls témoignages de la grande délicatesse de la sculpture romane bourguignonne.
Vous verrez aussi en passant la porte fortifiée qui vous fait dévaler dans la vallée du Cousin, les vertigineuses murailles à flanc de roches (IXe siècle consolidées au XVe siècle). A Asquins, l'église paroissiale dédiée à saint Jacques servait de point de ralliement, elle fut consacrée vers 1132. Largement remaniée elle abrite toujours un buste du saint en bois polychrome. Vous passerez ensuite devant la chapelle Sainte-Croix dit " la Cordelle " où saint Bernard avait prêché la seconde croisade en 1146. avant d'arriver au cœur de Vézelay dont la communauté monastique existait depuis l'an 858.
L'abbatiale, renommée basilique Sainte-Madeleine, constitue l'un des fleurons de l'art roman. En pénétrant dans le narthex, on est surpris par ses vastes proportions et par le Christ en gloire du grand tympan. La nef centrale, à l'architecture aérienne, est d'une grande luminosité chargée de symbolisme. Les bâtisseurs ont peaufiné leurs calculs pour tenir compte de la position de la terre par rapport au soleil. Ainsi, chaque année au solstice d'été, des rais de lumière filtrant à travers les hautes fenêtres projettent sur le sol de l'allée centrale de la nef des tâches étincelantes du narthex jusqu'au chœur ... Ce cheminement vers la lumière inaugure bien votre long cheminement vers Compostelle ...
Office du tourisme de l'étape :
La collégiale Saint-Léger de Tannay
Etape proposée de 20,5 km demandant 5 h 10 de pérégrination et qui passe à la Maison de Dieu après 10,4 km de marche, à Asnois 5,6 km avant d'atteindre Tannay.
Cette première étape comporte de nombreux dénivelés notamment dès le départ et à l'arrivée...Heureusement bon nombre d'étapes sur le chemin ne seront qu'une formalité gérée sur des parcours très plats...
En quittant Vézelay par les rues Saint-Pierre et Saint-Etienne depuis le parvis de la basilique, vous passez devant des façades de nobles demeures datant pour la plupart des XVIIe et XVIIIe siècles. Ces maisons furent construites sur des salles romanes souterraines, là où étaient hébergés les pèlerins du Moyen Age. La Maison de Dieu a possédé une maladrerie ou un hôpital pour pèlerins. Il reste peu de chose du passé si ce n'est, au croisement de la D 42 avec la D 100 un corps de ferme datant du XVIIe siècle (ancien relais de poste) qui a été remanié.
A Asnois, l'ancienne chapelle Sainte-Barbe datant du XIIe siècle sert d'entrepôt à un brocanteur. A l'écart du village vous pourrez voir l'église Saint-Loup du XIIIe siècle avec ses gargouilles et animaux fantastiques ornant sa façade. Tannay, comme son nom l'indique, se développa grâce à la tannerie. Son église Saint-Léger fut promue collégiale en 1201. Son édifice actuel date du XIIIe siècle mais fut agrandi et fortifié au XVIe siècle lorsque les chanoines se virent confier les reliques de sainte Agathe; un reliquaire abrite toujours ses restes. A travers le village vous pourrez encore admirer la maison des chanoines du XVe siècle, flanquée de deux tours, des habitations médiévales et de la Renaissance, et des moulins à eau.
Office du tourisme de l'étape :
Visitez la galerie photos de cette étape
L'église Saint-Pierre de Varzy
Cette étape proposée de 20 km vous demandera 5 h de marche et vous fera passer par Thurigny et Cuncy-Les-Varzy avant que vous atteignez Varzy, but de votre cheminement.
Thurigny possède une petite chapelle de style gothique dédiée à saint Marcel. En contrebas du chemin, au bord de la rivière, vous remarquerez un superbe lavoir couvert. Arrivés à Cuncy-Les-Varzy, vous découvrirez son église gothique édifiée au XVIe siècle en remplacement d'un édifice roman. Son portail, en anse de panier, s'ouvre sous un arc orné d'un motif évoquant un chou frisé. A l'intérieur, vous pouvez remarquer les vitraux, restés intacts depuis le XVIe siècle.
Parvenus à Varzy vous ne pourrez pas ignorer l'église Saint-Pierre, un beau vaisseau gothique élevé au XIIIe siècle. Les deux tours carrés dressées au-dessus des bras du transept en font sa particularité et rappellent les églises romanes de la vallée de la Saône. L'intérieur surprend aussi par sa nef élancée s'étageant sur trois niveaux. Vous pouvez voir un triptyque de sainte Eugénie exécuté par un peintre de l'école flamande en 1535. Voir aussi son lavoir-abreuvoir qui, outre le lavoir, permettait aux bêtes de se désaltérer. Il faut dire que Varzy était célèbre pour ses foires à bestiaux ...
Office du tourisme de l'étape :
Visitez la galerie photos de cette étape
L'église de Châteauneuf-Val-de-Bargis
Cette étape proposée est de 22,8 km pour 5 h 45 de marche avec la traversée de Champlemy localisé à 9,5 km après notre départ.
Un bon dénivelé positif d'environ une centaine de mètres dès le départ et une succession de petites buttes à longer à flanc de coteau ...
2,4 km après Varzy vous trouverez 50 m sur votre gauche la Chapelle Saint-Lazare qui surgit dans un écrin de verdure. Elle demeure le seul vestige de l'ancienne léproserie de Vaumorin implanté à l'écart du bourg en complément de l'hôtel-dieu de Varzy. Vous remarquerez l'élégance de son portail trilobé. Quelques 5,4 km après Champlemy le domaine privé de Bourras-l'Abbaye témoigne de l'ancienne abbaye cistercienne fondée en 1133 qui dépendait de l'abbaye de Pontigny et qui recevait les pèlerins.
Office du tourisme de l'étape :
Visitez la galerie photos de cette étape
L'abbatiale de La Charité-sur-Loire
Etape proposée de 26,4 km qui vous demandera 6 h 40 de pérégrination et qui vous mènera successivement à Arbourse (4,3 km), Murlin (11,8 km), Raveau (20 km) avant d'atteindre votre destination : La Charité-sur-Loire.
Pas de difficulté particulière si ce n'est une montée au troisième kilomètre qui vous mettra en condition pour le reste de la journée...
A Murlin vous pourrez découvrir l'église romane Saint-Martin édifiée au XIIe siècle et admirez sa belle abside en cul-de-four ovoïde. Les modillons ont hélas beaucoup souffert. Intérieur simple avec une nef non voûtée. Un tronc en chêne provenant de la forêt de Bertranges sert d'autel. Au km 15 en effet vous emprunterez une piste forestière de la forêt de Bertranges qui fut offerte au prieuré de la Charité en 1121, il s'agit là de la seconde chênaie de France (après la forêt de Tronçais) avec ses 10 000 hectares comprenant de nombreux arbres centenaires. Elle est devenue forêt domaniale à la Révolution française.
Vous passerez à Raveau avant d'atteindre La Charité-sur-Loire qui n'est plus alors qu'à 6,4 km ... Vous allez donc découvrir cette belle cité dont la vocation spirituelle remonte à très loin, au temps où elle se nommait Seyr. Vous admirerez successivement l'église Sainte-Croix-de-Notre-Dame possédant une nef à quatre travées. Le cœur et le transept exhibent une architecture romane très pure des XIe et XIIe siècles. Le déambulatoire permet d'admirer chapiteaux et pilastres ornés d'un bestiaire composé d'animaux fantastiques et des dragons côtoyant éléphants et dromadaires. Deux tympans d'origine restent visibles : le tympan de la vierge au pied du clocher Sainte-Croix : c'est là le seul élément de facture romane de la façade. Marie y est figurée en vierge couchée, représentation aussi rare qu'originale. Le second tympan, sur le thème de la transfiguration, n'est plus à sa place d'origine, Prosper Mérimée l'ayant fait placé à l’intérieur de l'église pour le protéger des aléas climatiques.
Vous pourrez vous rendre dans le vieux centre-ville pour y voir les bâtiments monastiques qui font l'objet d’importants travaux et y découvrir la salle capitulaire, un remarquable ensemble gothique du XIIIe siècle, en remaniement de la salle primitive du XIème siècle. En parcourant la ville vous découvrirez des rues portant les traces du passé : rues des Chapelains, du Grenier à sel, de la Sabotée ... vous pourrez y voir des bâtisses à pans de bois des XVe et XVIe siècles, le cellier des moines du XIIIe siècle avec son pignon à crochets, le logis du prieur flanqué d'une tour hexagonale, des demeures cossues qui appartenaient aux négociants et disposaient au sous-sol d'entrepôts communiquant directement avec la rive de la Loire ... La présence du fleuve favorisait des débouchés tout au long du Val de Loire et même vers le bassin parisien. Il vous restera à découvrir le pont de pierre qui enjambe la Loire et qui date de 1520 ...
Office du tourisme de l'étape :
Visitez la galerie photos de cette étape
Vitrail représentant saint Jacques en l'église de Sancergues
Etape proposée de 9,2 km tenant compte de la rareté des hébergements et éviter, de ce fait, de vous faire accomplir des pérégrinations de près de 40 km ... Mais c'est vous qui décidez, bien sûr, en fonction de votre humeur mais surtout à partir de votre état physique ! Cet état de fait vous permet aussi de consacrer plus de temps à la visite de la Charité-sur-Loire qui le mérite ...A noter que le parcours de cette étape nous fait quitter le Nivernais pour le nord du Berry.
Sancergues possède une église dédiée à saint Jacques et à saint Cyr. Elle date des XIIe et XIIIe siècles. On comprend qu'elle est liée au passage des pèlerins. Elle a remplacé un autre édifice bâti au IXe siècle et qui était dédié à saint Août, archevêque de Bourges. Vous pourrez admirer un vitrail de Saint-Jacques en visitant l'église actuelle.
Office du tourisme de l'étape :
Visitez la galerie photos de cette étape
Brécy : La mairie
Cette étape proposée de 29,8 km vous demandera 7 h 30 pour la parcourir. Elle passera successivement par Charentonnay (3,2 km), Couy (9,8 km), Solérieux (17 km), Saint-Igny (22 km) avant d'atteindre votre but : Brécy.
Quelques traces jacquaires sur le parcours : A Charentonnay, l'église Saint-Pierre, de facture gothique, porte des coquilles sur son portail. L'église Saint-Martin à Couy exhibe une coquille sur les fonts baptismaux. Selon une charte de 1288, Francheville abritait la commanderie des Bordes composée de moines templiers. Brécy, le but de l'étape, était déjà un lieu accueillant des pèlerins, des textes mentionnent la paroisse à partir du XIIe siècle.
Office du tourisme de l'étape :
Visitez la galerie photos de cette étape
Bourges : La patrie de Jacques Cœur
Etape proposée de 20,9 km pour 5 h 15 de pérégrination prévisible. Le parcours passe par Sainte-Solange localisée à 6,1 km après votre départ A noter que vous empruntez le parcours d'une ancienne voie romaine qui vous conduira sur 11 km en la ville chère à Jacques Cœur.
L'église de Sainte-Solange possède un clocher-porche ouvert sur trois côtés. Il est, avec le portail, les seuls éléments romans restés intacts depuis la construction d'origine qui remonte au XIIe siècle. Le tombeau de la sainte et sa statue sont du XVIIe siècle. quant aux tapisseries d'Aubusson retraçant le martyre de Solange, elles datent du XVIIIe siècle.
Arrivé à Bourges, vous aurez l'embarras du choix pour découvrir cette belle cité, devenue chrétienne dès le IIIe siècle avec saint Ursin, son premier évêque, tellement la ville est riche et s'inscrit comme une étape majeure sur la via Lemovicensis. La cathédrale Saint Etienne dont la construction débute en 1195 impose le gothique comme à Chartres ou à Reims avec, néanmoins, des plans s'avérant révolutionnaires pour l'époque : nef aérienne et lumineuse, absence de transept ce qui amène le regard à se porter directement au fond du cœur à partir de son portail. La façade comprend cinq portails dont le portail central illustre le Jugement dernier, les autres sont dédiés à la Vierge, à saint Ursin, à saint Etienne et à saint Guillaume. A l'intérieur, les plus anciens vitraux remontent au XIIe siècle et nous apprennent beaucoup sur la vie quotidienne, les métiers, les costumes au Moyen Age. D'autres vitraux évoquent la vie et la légende de saint Jacques.
Au sein de la cathédrale existait une importante confrérie de pèlerins. Jacques Cœur contribua à mettre en exergue saint Jacques en faisant élever une chapelle familiale pour l'honorer. Vous pourrez aussi découvrir le Palais Jacques Cœur de style gothique flamboyant élevé en 1443 et portant en façade des références à saint Jacques. A travers Bourges, vous pourrez aussi découvrir, place Bascoulard, tout près de la cathédrale, une fenêtre en ogive, unique témoignage d'une chapelle dédiée à l'apôtre Jacques. Le portail Saint-Ursin, situé 95, rue de Ligne, est tout ce qui subsiste de la collégiale détruite en 1781. Le tympan et les colonnades du XIe siècle sont essentiellement ornés de motifs végétaux et de scènes profanes ce qui en fait leur originalité. Sur les colonnades : ceps de vignes s'entortillant autour d'animaux peu identifiables et au bas du tympan : frise illustrant les mois de l'année et montrant les travaux des champs. Plus haut : scène de chasse et au sommet : saynètes racontant la fable de l'âne maître d'école et l'enterrement du renard conduit par le coq et l'ours. S'il vous reste un peu de temps et si les horaires le permettent nous vous conseillons de ne pas quitter Bourges sans avoir visiter l'hôtel Lallemant, un musée fort riche complétant utilement la connaissance de cette belle ville du Berry ... et n'oubliez pas de pérégriner dans le vieux bourg aux anciennes maisons à colombages.
Office du tourisme de l'étape :
Le tympan de l'église Saint-Michel à Chârost
L'étape proposée est de 29,4 km et vous demandera 7 h 30 de pérégrination vous faisant passer par Le Chapelle Saint-Ursin après 1 h 40 de marche et 6,9 km puis Villeneuve-sur-Cher et 10,6 km de mieux : vous marchez alors depuis 4 h 20 ! Il restera 11,9 km à parcourir pour atteindre votre destination : Chârost ...
La chapelle-Saint-Ursin possède une église remaniée au XIXe siècle. Elle conserve malgré tout quelques éléments du XIIe siècle, période de construction originale de cet édifice dédié à Ursin, premier évêque de Bourges.
L'église Saint-Pierre de Villeneuve-sur-Cher, d'origine romane (XIIe siècle) sur plan cruciforme a forcément vu passer des Jacquets du Moyen Age. Malheureusement, les rajouts du XIXe siècle lui confèrent une apparence plutôt quelconque.
A Chârost, l'église Saint-Michel, construite au XIIe siècle, avait un plan cruciforme. Au XVIe siècle, les deux bras du transept et la coupole posée sur la croisée furent démolis. Un clocher fut élevé à l'emplacement du bras sud. Le portail d'entrée est surmonté d'un tympan avec un Christ en majesté, mais c'est un rajout du XIXe siècle. A l'intérieur, la nef romane n'a pas été remaniée. Les étroits passages latéraux, appelés passages berrichons, qui permettaient d'accéder aux bras du transept sont toujours en place. Ils constituaient un particularisme architectural directement hérité des édifices préromans. Les dimensions impressionnantes de l'église surprennent pour un village aussi modeste en population, elles s'expliqueraient par la présence d'un prieuré qui dépendait de l'abbaye Notre-Dame d'Issoudun. Rien ne subsiste du prieuré hormis des traces repérables sur un mur latéral de l'église, uniques vestiges du cloître. La couleur rougeâtre de l'édifice est également surprenante, cette couleur provient de l'utilisation d'un calcaire local appelé " roussard " qui contient de l'oxyde de fer.
De l'enceinte du château de Chârost, ne restent qu'une porte et un donjon. Ce dernier est en partie visible aux abords du château Renaissance construit à la fin du XVe siècle par la famille Rochechouart.
Office du tourisme de l'étape :
Visitez la galerie photos de cette étape
L'église Saint-Laurent à Neuvy-Pailloux
Etape de 28,7 km et 7 h 15 de marche. Celle-ci passe à Issoudun qu'il vous faut découvrir après 3 h 20 de marche depuis votre départ et 13,5 km de votre parcours. Vous repartirez ensuite vers Thizay, localisé 9,3 km plus loin que vous atteindrez 2 h 25 plus tard. Neuvy-Pailloux ne sera plus alors qu'à 5,9 km ...
Les découvertes et curiosités du jour se concentreront, bien sûr, sur Issoudun qui fut, au Moyen Age, la deuxième ville du Berry. Convoitée à la fois par Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion, la cité comptait une douzaine d'églises et d'abbayes et était une étape importante pour les pèlerins. Avant même Compostelle, dès le VIe siècle, les dévots venaient adorer les restes de saint Paterne.
L'église Saint-Cyr, cette ancienne collégiale, est le seul édifice qui subsiste. Sa construction en style gothique du XVe siècle a remplacé le sanctuaire roman du XIIe siècle qui a succédé à une église fondée, sans doute par Charlemagne.
Le musée de l'hospice Saint-Roch est installé dans l'ancien hôtel-Dieu qui fut fondé au XIIe siècle par le chapitre de Saint-Cyr. Simple hospice destiné à l'origine à recevoir les pèlerins, l'ensemble fut très remanié au XVe siècle et devint un hôtel-Dieu. Il compte une chapelle qui héberge deux arbres de Jessé, œuvres médiévales monumentales, taillées dans une pierre tendre pour restituer en détailles scènes bibliques. Le musée apothicaire est hébergé dans les salles qu'occupaient les malades. Les pots et manuels de médecine exposés datent du XVIe siècle. En revanche, de nombreuses variétés de plantes médicinales cultivées dans le jardin étaient sans doute déjà utilisées au Moyen-Age. Le musée abrite aussi une tête de saint Jacques pèlerin qui proviendrait d'une ancienne confrérie de la ville. On peut aussi découvrir de nombreux bâtons de pèlerins.
Le quartier du château recèle les plus vieilles demeures de la ville, ainsi que le beffroi, une monumentale porte du XIIIe siècle qui donnait accès à la forteresse. Tournée vers le sud, une autre porte, appelée tour Saint-Jacques, protégeait le passage de la rivière Théols.
La Tour Blanche fut élevée dès 1195. Du haut de ses 29 m, la tour fortifiée permettait d'embrasser la plaine berrichonne et de voir venir de loin les éventuels assaillants. Aujourd'hui, par temps clair, on peut entrevoir les tours de la cathédrale de Bourges.
Office du tourisme de l'étape :
L'église Saint-Martin à Ardentes
Etape proposée de 22,2 km pour 5 h 30 de pérégrination qui vous fait passer successivement à Sainte-Fauste (5,3 km) et Maron (13,3 km) avant d'atteindre le but de l'étape : Ardentes.
L'église de Sainte-Fauste est blottie parmi les arbres et paraît bien anodine extérieurement. Les remaniements du XIXe siècle ont masqué les éléments du sanctuaire roman originel. A l'intérieur de l'édifice, on découvre diverses statues de saints et de la Sainte Famille remontant au XVe siècle. Le retable date du XVIe siècle.
Situé sur l'ancienne voie gallo-romaine reliant Argentomagus (Argenton-sur-Creuse) à Avaricum (bourges) le village de Maron a une présence attesté dès 1212. Son église Saint-Pierre datant de cette époque a été très remanié au cours des siècles. L'élément le plus ancien est une chapelle en gothique flamboyant. Tout près de l'édifice se dresse un manoir Renaissance très élégant que l'on admirer depuis le portail (propriété privée).
L'église Saint-Martin d'Ardentes du XIIe siècle se dresse en bordure de l'Indre. elle était rattachée à l'abbaye de Déols dépendant de Cluny. Élégant porche nord dont on remarquera la finesse des feuillages et des agneaux sculptés sur les voussures et sur les chapiteaux des colonnettes. Une femme- nue, entourée d'un crapaud et d'un serpent est représentée, elle dénonce très certainement le vice et le pêché ou encore l'adultère. On découvrira aussi des modillons très divers et drôles. A l'intérieur, le cœur a gardé sa pureté romane avec des chapiteaux sculptés et une abside en cul de four et ce, malgré de multiples remaniements. On aperçoit sur les murs des fragments de fresques ici ou là ... L'église Saint-Vincent date également du XIIe siècle ; son style gothique révèle un édifice remanié au XVe siècle. A l'intérieur de cette église vous remarquerez, sur les clés de voûte, des blasons peints des grandes familles des alentours.
Office du tourisme de l'étape :
Visitez la galerie photos de cette étape
La basilique Saint Jacques à Neuvy-Saint-Sépulchre
Etape proposée de 20,6 km nécessitant 5 h 10 de marche à travers bocages, bois, talus et haies entrecoupés d'étangs et de mares : vous êtes en Berry ... 3 h 15 après votre départ vous rejoignez Lys-Saint Georges et avez alors parcouru 12,8 km. Les 7,8 km qui restent à parcourir pour atteindre Neuvy-Saint-Sépulchre seront une formalité ! Le nom de ce village d'arrivée aura sans doute intrigué certains grammairiens avisés ... En fait, la présence de la lettre " h " dans le mot sépulcre est bien intentionnelle. Les chanoines médiévaux, très fiers de leur église circulaire rappelant le Saint Sépulcre de Jérusalem et désirant célébrer sa beauté, se livrèrent à une sorte de jeu de mots en établissant une relation entre le mot sépulcre et l'adjectif latin " pulcher " qui signifie " beau ". C'est ainsi que la lettre " h " vint s'insérer dans le mot sépulcre.
Lys-saint Georges, village dont le nom aurait été choisi, selon la tradition, par Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion enfin réconciliés après des luttes acharnées, possède bien des atouts ... Son château fut une forteresse médiévale construit par les Anglais au XIIIe siècle. Le bâtiment fut largement remanié à la Renaissance mais les douves furent conservées ainsi que le donjon massif élevé au XIVe siècle. A l'intérieur de l'enceinte médiévale se dresse l'église Saint-Léger à nef voûtée et chevet plat, un édifice du XIIIe siècle. Une chapelle seigneuriale fut ajoutée au XVe siècle.
A la sortie de Lys-Saint-Georges se dresse, en bordure du Gourdon, un hospice de pèlerins et léproserie. La tradition rapporte que la léproserie aurait été fondée par un pèlerin revenu de Jérusalem et malade de la peste. Un petit campanile coiffe toujours la chapelle où l'on peut admirer une belle charpente en berceau.
A Neuvy-saint-Sepulchre l'église dédiée à Saint Jacques fut fondée vers 1040 et construite à l'intérieur de l'enceinte du château fortifié où venait se réfugier la population en cas de danger. dans le courant du XIXe siècle, l'église fut placée sous la protection de saint Etienne. En 1910, le pape Pie X l'éleva au titre de basilique. En fait, le sanctuaire se compose de deux monuments. Une église de plan basilical à nef unique divisée en trois travées ; dépourvue de transept, elle se termine par un chevet plat. L'autre église, de plan circulaire comprend une rotonde entourée d'un déambulatoire surmonté de tribunes, elle reprend le plan de Saint-Sépulcre à Jérusalem. Cet édifice devint rapidement un haut lieu de pèlerinage fréquenté tant par les jacquets en route vers Compostelle que par les dévots venant adorer les gouttes de sang ainsi que le fragment de tombeau du Christ. Ces reliques avaient été ramenées en 1246 par le cardinal Eudes, un natif du Périgord, de retour de la septième croisade.
Vous pourrez découvrir aussi à Neuvy-Saint-Sepulchre la Rotonde qui comporte trois niveaux et qui est entourée par onze colonnes sobres et massives. L'ensemble paraît aussi monumental que labyrinthique avec les douze absidioles situées au pourtour de la rotonde et les deux étages supérieurs que coiffe une coupole aveugle. Dans ce décor un rien austère, seuls les chapiteaux s'ornent d'un bestiaire symbolique comprenant des serpents, des lions, des centaures, etc ... En résumé, tout un univers exprimant les forces du mal ...
Office du tourisme de l'étape :
Le village de Gargilesse
L'étape proposée est de 23,7 km et vous demandera 6 h de marche pour atteindre Gargilesse. Vous passerez par Cluis après 7,8 km parcouru en 2 h puis vous atteindrez Pommiers 8,9 km plus loin en 2 h 10 de marche supplémentaire, il ne vous restera alors que 7 km à cheminer pour terminer votre parcours ...
Pas de grandes bosses à l'horizon, le dénivelé négatif le plus conséquent se situe près de l'arrivée à Gargilesse
En arrivant à Cluis vous pourrez contempler les ruines de sa forteresse datant de la Guerre de Cent Ans et qui comportait un châtelet d'entrée, une maison seigneuriale et une chapelle castrale lesquelles étaient bâties autour d'une vaste cour intérieure. Des fortifications d'origine subsistent cinq demi-tours et une tour circulaire (actuellement en rénovation). L'église Saint-Etienne et Saint-Paxent date du XIIe siècle; bâtie en grès et granit, elle était le siège d'un prieuré bénédictin. Les éléments les plus anciens sont romans tardifs que les rajouts du XIIIe siècle affichent un style de transition romano-gothique. Les trois chapelles latérales sont en gothique flamboyant du XVe siècle. On remarquera à l'intérieur une superbe statue de la Vierge en marbre de Paros. Enfin en traversant la commune, on remarquera la vieille halle du XVIIe siècle coiffée d'une remarquable charpente.
La ville de Gargilesse s'accroche à flanc de colline au dessus d'une gorge profonde où coule la rivière qui lui a donné son nom. Le château et l'église dominent le décor depuis le sommet d'un éperon rocheux. L'église dédiée à Notre-Dame est à la fois trapue et élégante. De style roman, elle est construite en pierre calcaire et date du XIIe siècle. Sur le bas-côté droit de la nef, on remarque le tombeau de Guillaume de Naillac, seigneur de Gargilesse et ancien croisé, enterré là en 1266. Les cent vingt-neuf chapiteaux captivent également le regard. On retrouve un bestiaire fantastique et symbolique où se côtoient centaures et oiseaux. On compte aussi de nombreuses scènes de l'Ancien Testament et tout particulièrement une représentation des vingt-quatre vieillards de l'Apocalypse. La crypte, située sous le chevet de l'église, possède des voûtes entièrement décorées de fresques dont les plus anciennes remontent au XIIIe siècle. Des scènes du Nouveau-testament sont ici racontées à la manière de bandes dessinées. Les représentations du Christ enfant ainsi que celles de certains saints ont été exécutées plus tardivement, sans doute au XVe siècle.
Le château actuel de Gargilesse date du XVIIIe siècle. Seule la poterne et ses tours adjacentes subsistent d'une construction médiévale et d'une première fortification édifiée au Xe siècle et qui permit l'établissement du village.
A noter qu'Ardentes possédait des forges faisant vivre près de mille foyers entre 1670 et 1874 ce qui a contribué au développement de cette commune. Cette production de fer était renommée et très prisée notamment par la marine.
Office du tourisme de l'étape :
Visitez la galerie photos de cette étape
Borne signalétique du Chemin de Saint Jacques à Crozant
Parcours de 20,7 km qui vous demandera 5 h 10 de marche si vous optez pour cette proposition. Vous passerez par Cuzion après 1 h 20 de pérégrination (5,6 km) puis atteindrez Eguzon 5,9 km plus loin et 1 h 30 de marche supplémentaire avant d'arriver à Crozant but de l'étape localisée 9,2km plus loin ... A noter qu'à hauteur d'Eguzon, la vallée de la Creuse séparait traditionnellement le pays d'oil du pays d'oc...
Etape un peu plus sportive que ce que vous avez eu l'habitude de parcourir préalablement (surtout à partir du pont des Piles, la montée est longue, presque rude, pour atteindre le village d'Eguzon)
A Cuzion (5,6 km après notre départ de Gargilesse) nous pouvons découvrir l'église Saint-Etienne, massive et trapue , qui date du XIIe siècle.
A Châteaubrun les ruines d'une forteresse médiévale dominent la Creuse depuis un promontoire rocheux.
Eguzon se présente après 11,5 km de pérégrination et on pourra y voir quelques maigres vestiges de fortifications: une porte à pont-levis, une douve et des portions d'enceinte.En bordure de la place se dresse l'église paroissiale dédiée à Saint Etienne.
De la forteresse de Crozant ne subsiste aujourd'hui qu'un donjon et quatre tours. La silhouette de ces ruines dominant la Creuse et leur reflet dans les eaux a pourtant fière allure et dégage beaucoup de poésie. Ce décor inspira bien des artistes et des écrivains, à commencer par Georges Sand, Claudel Monet y exécuta, ici et dans les environs, au printemps 1889, une vingtaine de toiles...On pourra voir aussi l'église paroissiale une fois encore dédiée à saint Etienne. La partie primitive de l'édifice a été bâtie en style roman au XIIe siècle. La façade ouest et son portail remontent à cette époque. Les personnages, sculptés de part et d'autre du porche, et très érodés par le temps, représentent les péchés capitaux.
Office du tourisme de l'étape :
Visitez la galerie photos de cette étape
La Porte Saint-Jean à La Souterraine
Etape proposée de 26 km qui demande 6 h 30 de marche et qui vous feront découvrir successivement La Chapelle-Baloue après 1 h 30 du départ et un parcours de 6,3 km puis Saint-Germain-Beaupré localisé 8,3 km plus loin : vous aurez alors marché durant 3 h 40 ... Saint-Aignan-de-Versillat sera atteint lorsque vous aurez parcouru 19,4 km en 4 h 50, vous serez alors à 6,6 km de la Souterraine ...
A noter que la quasi totalité de ce parcours balisé " Chemin de Vézelay " s'effectue sur le goudron !
Dès notre départ nous longeons les rives de la Sédelle bordées de moulins reconvertis en résidences secondaires ou restaurants jusqu'au pont Charraud dont la construction date de 1603, une légende rapporte qu'il serait l’œuvre du diable qui le construisit en une nuit.
Nous atteindrons La Chapelle-Baloue après 1 h 30 de pérégrination (6,3 km après notre départ de Crozant). Son église actuelle est dédiée à Notre-Dame-de-Lorette. C'était une chapelle castrale reliée au château où logeaient les comtes de la localité. Les traces d'un arc brisé, que l'on peut distinguer au- dessus du portail, correspondent à la porte qui mettait en communication le château et l'église. Ce portail et la nef à chevet plat constituent les éléments les plus anciens de l'édifice, ils furent bâtis au XIIe siècle. Le clocher carré à deux étages et les deux chapelles sont des rajouts des XVe et XVIe siècles.
Saint Germain-Beaupré apparaîtra après 3 h 40 de marche (14,6 km après votre départ). Le château Renaissance que l'on découvre aujourd'hui est pourvu de larges ouvertures et les tours sont coiffées de dômes d'ardoise surmontés de clocheton.L'église de la localité se remarque par l'élégante silhouette de son clocher couvert d'ardoises fines. L'édifice a été reconstruit au XVIIIe siècle en intégrant la chapelle et les tombeaux de la famille Foucauld. Les éléments les plus anciens du sanctuaire affiche un style gothique flamboyant.
Au km 19,4 soit 4,8 km plus loin nous sommes à Saint-Agnan-De-Versillat qui possède une lanterne des morts depuis le XIIIe siècle. Dominant maintenant le cimetière et les tombes recouvertes de leurs serres en verre cathédrale, elle était localisée antérieurement près de l'église.
La Souterraine, terme de l'étape proposée, était une ville fortifiée au XIIe siècle comme en témoignent encore la Porte Saint-Jean qui servait de prison et la Porte du Puycharraud. La Souterraine constituait une halte recherchée par les pèlerins car la ville fortifiée leur assurait protection et hébergement. Certains d'ailleurs y moururent comme en témoignent les trois tombes ornées de bourdon, visibles dans le cimetière où nous pouvons y découvrir également une remarquable lanterne des morts.
Aux environs de l'an mil les moines de l'abbaye Saint-Martial de Limoges prennent possession d'un sanctuaire souterrain issu d'une nécropole gallo-romaine et le christianisent avec une relique de la Vierge, ce qui attire de nombreux pèlerins. La crypte agrandie et transformée en une église souterraine comprend trois chapelles dont une héberge deux sarcophages d'époque gallo-romaine. Les moines entreprirent aussi dès 1010 la construction de l'église Notre-Dame qui dura deux siècles et qui marque la transition du roman au gothique. Le portail principal avec son arc polylobé d'inspiration mozarabe témoigne du brassage de populations et du passage des pèlerins de Saint-Jacques provoquant le mélange des styles avec des apports en provenance d'Espagne. Le clocher de l'église mélange également les styles car sa construction d'origine a subi de nombreux rajouts, à l'instar de la lanterne et de la flèche recouverte de bardeaux.
Office du tourisme de l'étape :
Visitez la galerie photos de cette étape
Bénévent-l'Abbaye
Etape de 21,1 km pour 5 h 15 de marche ... Vous passerez à Saint-Priest-La-Feuille 1 h 30 après votre départ localisé à 6,3 km. Vous atteindrez Chamborand en ajoutant à votre plan de route 7,3 km. Vous marchez alors depuis 3 h 20 ... Il ne vous restera alors que 7,5 km pour rejoindre Bénévent !
6,3 km après La Souterraine vous arrivez à Saint-Priest-La-Feuille mais juste avant le village un petit détour (sur la gauche de votre parcours) vous mènera à un gros mégalithe se composant d'une table hémisphérique reposant sur cinq piliers. A l'origine il y avait sept piliers mais l'un d'entre eux fut brisé au XIXe siècle et un autre fut retiré pour caler définitivement l'édifice. De nombreuses légendes concourent à donner à celui-ci un environnement mystérieux...
Sur le village de Saint-Priest-La-Feuille lui-même l'église romane très massive qui se dresse en son cœur remonte au XIIIe siècle. L'édifice est flanqué de deux chapelles qui furent rajoutées plus tard. Sur l'un des deux portails, on peut admirer un ornement propre à la région appelé " mouluration limousine ". Cet élément architectonique comprend des colonnettes qui se prolongent par des tores, posées sur de petits chapiteaux. On en retrouvera plusieurs exemples durant les étapes qui nous séparent de Limoges.
Cette étape, si vous la suivez comme nous la proposons , vous amène à Bénévent-l'Abbaye, cité historique où accoururent, en nombre, des pèlerins venus glorifier une relique de saint Barthélémy recueillie au XIIe siècle par la communauté religieuse établie autour du sanctuaire et dont la construction avait été ordonnée par un acte du chapitre de la cathédrale de Limoges en 1080. Cette relique venait de Bénévent en Italie. Les Jacquets en route pour Compostelle viennent aussi s'ajouter aux pèlerins.
Cette affluence génèrent d'importants dons qui seront utilisés à l'édification de la vaste église Saint-Barthélémy dont l'architecture romane se distingue par ses apports orientaux, à l'instar du portail monumental à cinq voussures et aux arcs polylobés. A l'intérieur de l'abbatiale on peut admirer quarante-quatre chapiteaux ornés de motifs végétaux très sobres afin de rester dans l'esprit dicté par saint Bernard. Quant aux cent quarante cinq modillons sculptés, ils exhibent divers monstres surnaturels : griffons, oiseaux et centaures. Au fond du croisillon nord, vous remarquerez un enfeu contenant le gisant de Dom Humbert, le premier abbé, fondateur de l'abbaye.
Sur la muraille juste au-dessus, on découvre une dalle où sont gravées une croix et les lettres oméga et alpha. Celles-ci ont été sculptées à l'envers car elles étaient destinées à être vues à l'endroit par les moines qui arrivaient du monastère. De même, vous distinguerez une porte ogivale et murée de très petites dimensions. Ainsi les moines, qui venaient assister à l'office, devaient se courber très bas en entrant, en signe d'humilité. Sur le parvis de l'église, une gigantesque coquille Saint-Jacques se dessine sur le sol pour rappeler le passage des pèlerins. Il ne subsiste rien des bâtiments conventuels élevés au XIIe siècle. Les constructions élevées en équerre de part et d'autre de l'abside sont plus récentes. Dans une des ailes, a été aménagé un lieu d'accueil pour les pèlerins. Dans le bourg subsiste la fontaine de l'abbaye.
Office du tourisme de l'étape :
Visitez la galerie photos de cette étape
Pont-du-Dognon
Cette longue étape proposée de 32,3 km vous demandera 8 h 15 de marche ... si toutefois vous acceptez ce parcours dont la longueur est essentiellement liée à un manque d'hébergement ...
Ce long cheminement vous fera découvrir Arènes après 8,7 km de marche et 2 h10 de pérégrination puis ce sera Saint-Goussaud qui vous accueillera : vous aurez alors parcouru 13 km et marché durant 3 h 15 ... Chatelus-le-Marcheix se présentera 5 km plus loin, soit 4 h 30 après votre départ de Bénévent ... Il vous restera alors encore 14,3 km pour atteindre votre destination et rejoindre votre gîte localisé sur les rives du Dognon !
On franchi la barre des 500 m d'altitude et quelques bosses donnent du relief à l'étape et nous font penser aux petites montagnes russes...A partir du 12éme kilomètre on monte fortement sur 3,5 km avant de redescendre fortement ...
8,7 km après avoir quitté Bénévent, nous atteignons Arrènes dont une façade d'une belle maison en pierre face à l'église comporte un linteau de porte ancienne murée avec une coquille Saint-Jacques en style Renaissance. Quant à l'église paroissiale construite au XVe siècle, elle comprend trois travées voûtées d'ogives; son chœur est éclairé par des baies en gothique flamboyant.
A l'entrée du village de Saint-Goussaud et à l'écart du chemin se dresse une lanterne des morts en blocs de granit d'un style très dépouillé. Cette construction du XIIe siècle s'élevait par le passé dans le cimetière, elle fut déplacée dans la clairière actuelle au XIXe siècle. On compte une centaine de lanternes des morts en France, les plus nombreuses se trouvant en Limousin et Saintonge. La plupart d'entre elles furent érigées au XIIe siècle. Ces tours creuses étaient surmontées d'un pavillon ajouré où on installait à la tombée de la nuit un fanal qui avait deux fonctions : Très prosaïquement, la lampe servait à orienter les pèlerins et les voyageurs dans la nuit - Beaucoup plus surnaturelle et plutôt mal vue par l'église catholique, la seconde fonction était de guider les âmes des défunts vers le repos éternel... Est-ce un hasard si les lanternes se dressaient au milieu des cimetières ? Selon certains documents, leur érection au Moyen Age indiquerait la survivance d'une croyance celte, selon laquelle le fait d'éclairer un lieu durant la nuit empêcherait la mort de rôder dans les parages. sans doute pour la même raison, on considérait que les lanternes des morts à l'instar des flammes dans les foyers écartaient la peste et les autres maladies en période d'épidémie.
L'église Saint-Goussaud est une construction romane, trapue, affichant un bel appareillage. Elle abrite la statue très vénérée de saint Goussaud à la fois grand protecteur du bétail et des femmes (rapprochement pas très élégant à vrai dire...). Ce saint était un ermite qui vivait dans la région au VIIe siècle. La statuette d'un jeune bœuf, posée au pied de saint Goussaud, est piquée d'une multitude d'épingles enfoncées par des femmes désireuses de se marier dans l'année ou de tomber enceintes....
L'église de la Nativité-de-Saint-Jean-Baptiste implantée sur la commune Les Billanges se distingue extérieurement par sa simplicité et sa robustesse. Les murailles fortifiées constituent un modèle de sobriété. Les seules ornementations se situent sur le portail avec les tores limousins et au niveau du clocher, couvert de bardeaux en châtaignier. L'intérieur de l'édifice contient un véritable trésor de reliques comprenant une statuette reliquaire de la vraie croix et un bras reliquaire de saint Félicien. Ce reliquaire façonné vers 1220 proviendrait du trésor de l'abbaye de Grandemont.
Office du tourisme de l'étape :
Saint-Léonard-de-Noblat
Cette petite étape de 16,1 km devrait vous permettre non seulement de récupérer après la longue étape de la veille mais surtout de vous faciliter une visite approfondie de Saint-Léonard-de-Noblat qui le mérite pleinement, car la voie limousine (Via lemovicensis) connut une forte notoriété au Moyen Âge en partie grâce à elle et à saint Martial de Limoges.
Le chemin passe par Châtenet-en-Dognon 4,7 km après votre départ (1 h 10) puis atteint Lajoumard 5,4 km plus loin (2 h 30). 6 km après vous êtes déjà à Saint-Léonard-de-Noblat ...
4,7 km après votre départ soit 1 h 10 de marche vous arrivez à Châtenet-en-Dognon dont la vieille paroisse remonterait au XIe siècle et qui s'appelait alors Sainte-Marie-du-Châtenet. Son église que l'on peut voir aujourd'hui est primitivement gothique, mais a subi de nombreux rajouts au cours des siècles. L'élégant petit clocher à bulbe couvert d'ardoises qui fait l'originalité de l'édifice a été élevé au XVIIe siècle en remplacement d'une flèche plus classique. Ce clocher,de forme octogonale, a été surmonté d'un lanternon au cours du XIXe siècle. Le portail mérite que l'on s'y intéresse en raison de la frise ornée de fleurs de lys et de boutons imitant des coquilles. Devant ce portail, vous remarquerez une tombe en granit ornée de feuillages sculptés qui pourrait remonter au XIIIe siècle. Dans l'église également, vous découvrirez plusieurs dalles funéraires armoriées du XVIe siècle incluses dans le dallage de granit. La voûte de la nef est entièrement lambrissée de bois de châtaignier.
Vous atteignez très vite Saint-Léonard-de-Noblat, terme de l'étape proposée, ce qui vous permet une visite approfondie de ce lieu de pèlerinage consacré au tombeau de saint Léonard, bien avant que les Jacquets ne s'y arrêtent. On prêtait à ce saint le pouvoir d'intercéder au profit de tous ceux attendant une délivrance de quelque nature...y compris les femmes enceintes !. On lui attribua même le pouvoir de rendre fécond les couples stériles. Sur la " Via lemovicencis " et juste après la basilique de Vézelay, cette cité constituait une halte majeure.
Le clocher de la collégiale Saint-Léonard, haut de 52 m, se repère bien avant d'arriver. Sa silhouette est élégante grâce à l'habile passage du plan carré au plan hexagonal. Les bâtiments monastiques ont disparu mais la collégiale bâtie au XIIe siècle est restée, tel un immense vaisseau roman. Son plan reprend celui des grandes églises de pèlerinage avec un large déambulatoire donnant accès à sept chapelles rayonnantes. La nef et le cœur sont également vastes pour accueillir un grand nombre de fidèles.
En pénétrant dans l'église, on est frappé par la forme du baptistère qui évoque le Saint-Sépulcre de Jérusalem. Dans le chœur, au niveau du maître-autel, vous découvrez un passage au dessus duquel est placée une cage en fer contenant les restes de saint Léonard. Grâce à cette disposition, les pèlerins devaient passer obligatoirement sous les reliques afin de bénéficier de leurs bienfaits. Non loin de la collégiale, rue Georges Perrin, deux portes à colonnettes marquent l'emplacement de l'ancien hôpital des pèlerins. Dans les ruelles du centre-ville, la plupart des façades en pierre ou à pans de bois datent du XIIe au XVIIIe siècle.
Office du tourisme de l'étape :
Visitez la galerie photos de cette étape
Limoges
Etape proposée de 21,7 km pour 5 h 30 de marche ... Vous êtes ici à mi-chemin de votre parcours vers Roncevaux ! Votre cheminement passe par Aureil après 2 h 40 de marche et 10,6 km parcourus puis par Feytiat 4,9 km plus loin et 1 h 10 de pérégrination en sus ... vous êtes alors à 6,2 km de Limoges qui a donné son nom à votre cheminement actuel : la " Via lemovicensis ".
Le tracé de cette étape ne met pas en exergue des curiosités à ne pas manquer... tant mieux, vous n'aurez pas à traîner ce qui vous donnera un maximum de temps pour découvrir Limoges qui recense, elle, un patrimoine conséquent qu'il serait dommage d'ignorer ! Dès son entrée dans la ville vous mettez vos pas dans ceux des jacquets d'hier... Depuis la place de Compostelle, on franchit la Vienne en empruntant le pont médiéval Saint-Etienne, surveillé par la croix des Carmes. Pentues, les ruelles du vieux Limoges alignent leurs façades à colombages et des devantures de boutiques à l'ancienne. La rue de la Règle abrite toujours la maison des Compagnons à deux pas de la place Saint-Etienne et de la cathédrale.
La construction de la cathédrale Saint-Étienne débuta en 1273 sur les restes d'un sanctuaire roman et ne s'acheva que six siècles plus tard. D'un style gothique harmonieux, l'édifice comprend un chevet étroit soutenu par des arcs-boutants arachnéens et le clocher, à base romane, rehaussé d'étages gothiques, forment un ensemble très aérien. Le gothique flamboyant s'exprime dans toute sa splendeur et sa finesse sur le portail Saint-Jean viennent orner les statues des six vertus et les bas-reliefs relatant les travaux d'Hercule et d'autres scènes mythologiques. A l'intérieur, il faut s'attarder devant le jubé Renaissance réalisé vers 1535. La crypte Saint-Martial est accessible depuis la place de la République entourée de constructions du XXe siècle qui ont remplacé l'abbaye Saint-Martial (XIe siècle) ainsi que la basilique Saint-Sauveur.
Le vieux centre de Limoges permet d'arpenter des ruelles jalonnées de maisons à pans de bois. Ces décors n'ont dû guère changer depuis le passage des Jacquets médiévaux qui trouvaient dans la cité de nombreux hôpitaux, des auberges et des confréries pouvant les accueillir. Saint-Pierre-du-Queyroix (du carrefour) est la plus ancienne église de Limoges (construite entre le XIIIe et le XVe siècle). Son clocher est de pur style limousin. A l'intérieur, vous remarquerez l'édifice qui dessine un plan carré : pas de transept et un chevet plat. Saint-Michel-des Lions possède un clocher en pur style limousin qui est vertigineux et plus haut que celui de la cathédrale, il domine toute la ville.
Enfin, si le temps vous le permet il vous faut découvrir la chapelle Saint-Aurélien blottie au cœur du vieux quartier où abondent les anciennes boutiques. A l'intérieur, les murs sont couverts d'ex-voto ainsi que des statues parmi lesquelles, la " Vierge au rognon "... En fait, cette vierge à l'enfant aurait été représentée avec Jésus portant un fruit dans la bouche mais peut être remplacé, dans ce quartier comprenant de nombreux bouchers, par un " rognon de mouton ", un morceau de choix qu'ils offraient volontiers aux enfants de leurs fidèles clients !
Office du tourisme de l'étape :
Visitez la galerie photos de cette étape
Hébergement recommandé : Ferme Auberge de la Besse
Ruines du château de Les Cars
Etape proposée de 30,4 km demandant 7 h 45 de pérégrination. Le chemin passe par Mérignac (8,7 km), Aix-sur-Vienne (11,5 km) Saint-Martin-le-Vieux (20,5 km) avant d'atteindre Les Cars au bout des 30,4 km annoncés.
Comme lors étapes précédentes, il n'y a pas de dénivelés conséquents susceptibles de nous faire peiner...Juste quelques petites bosses !
11,5 km après votre départ de Limoges vous découvrez Aixe-sur-Vienne bâtie sur un site déjà occupé à l'époque gauloise , les romains y établirent un castrum et firent même construire un pont sur la Vienne. Vers l'an 1000, une forteresse fut construite sur l'éperon rocheux qui domine la confluence de la Vienne et de l'Aixette mais il n'en reste rien. La cité s'est développée en contrebas à proximité de l'abbaye Saint-Alpinien qui était un lieu de pèlerinage bien avant l'essor de Compostelle. Dans la ville, vous pouvez découvrir de nombreuses niches abritant des Vierges. En pierre ou en bois, la plupart de ces statuettes datent du XVIIe siècle. Elles s'ajoutent à un nombre considérable de fontaines et de puits à dévotions. Dans la basilique Notre-Dame-d'Arliquet, édifice néogothique construit à la fin du XIXe siècle, une statue de la Vierge est elle aussi très vénérée, il s'agit d'une pietà en bois peint du XVIe siècle. L'église Sainte-Croix est un édifice du XIIIe siècle, très remanié au fil du temps . De son origine, seul subsiste le portail gothique de style limousin. L'intérieur abrite l'un des plus importants trésors de la région par le nombre de ses reliques. La châsse de saint Blaise et d'autres pièces en émail constituent un ensemble précieux.
Saint-Martin-le-Vieux et son bel habitat traditionnel (20,5 km) nous offre une fontaine à dévotions. Ces fontaines sacrées sont nombreuses dans la région. L'église paroissiale de style romano-gothique affiche une façade très élégante avec un portail encadré par deux arcs.
Flavignac (26,7 km) possède l'édifice de l'Assomption de la Vierge qui date du XIe siècle . Les remaniements les plus importants datent du XVe siècle. Outre un mobilier ancien intéressant et un retable provenant de l'hôpital de Limoges, l'église abrite un trésor : toujours des reliquaires du XIIIe siècle et la châsse de saint Fortunat, de la fin du XVIIe siècle.
La commune de Les Cars rejoint après 30,4 km de pérégrination vous amènera à découvrir l'église de la Nativité de style roman datant du XIe siècle et remanié profondément au XVe siècle. On peut y voir, dans sa nef gothique, des culots ornés de têtes humaines. Les ruines du château des Cars s'élèvent au milieu du village et font penser à une forteresse médiévale. Il ne reste pourtant rien de cet édifice bâti au XIIe siècle. Les murailles que vous découvrez aujourd'hui sont les vestiges d'un château Renaissance, construit aux XVe et XVIe siècles à l'emplacement de la forteresse détruite à la Révolution.
Office du tourisme de l'étape :
Visitez la galerie photos de cette étape