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Villes et routes
Intérêt culturel
Difficulté du dénivelé
La Nive à Saint-Jean-Pied-de-Port
Etape de 29,2 km (Soit 7 h 30 de marche auxquels s'ajoutent le temps des arrêts). Cette étape sera réduite de 2,7 km si vous faites étape à Roncesvalles.
De 165 m à Saint Jean-Pied-de-Port on atteint 893 m à Burguete après être passé à Honto, avoir franchi le Col Lepoeder situé à 1430 m et fait une pause à Roncesvalles.
Voir la vierge de Biakorri (ou vierge d'Orisson) sur la gauche après 3 heures environ de marche.
Découvrir la récente chapelle de San Salvador et à proximité un monolithe orné d'une "Durandal" en fer forgé rappelant Roland vaincu près d'ici au col d'Itzondorre.
A Roncesvalles : cloître du XIVème siècle donnant accès à la chapelle Saint-Augustin et à la collégiale - Monastère servant d'hébergement pour les pèlerins
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Le village de Burguete
Etape de 24,3 km demandant 6 h de marche et traversant les communes d'Espinal, de Viscarret, de Lintzoain, de Zubiri, et d'Ilarratz
Beaucoup d'ascensions et une forte descente en plaine (de Alto de Erro jusqu'à Zubiri où l'on passe d'une altitude de 800 m à la plaine de Zubiri située à 525 m sur une distance de 3,7 km) très éprouvantes pour les articulations...
Espinal aligne des portes armoriées que l'on découvrira le long de sa grande-rue. On y verra aussi la croix de fer du quartier Saint Jacques et aussi l'église Saint Bartolomé très jolie dans son écrin de verdure.
A Viscarret, à l'entrée de la Casa Acotain on remarquera un chrisme puis on s'attardera sur la porte romane de l'église San Pedro qui date du XIIIème siècle (l'église, quant à elle, n'est pas très ancienne.
En entrant dans Zubiri, on découvrira un ouvrage médiéval qui franchit le rio Arga et que l'on va suivre jusqu'à Pampelune et que l'on retrouvera à Puente la Reina.
On arrivera à Larrasoaña par un pont médiéval mais avant de le franchir on remarquera la Venta de Akarreta qui aurait été un hôpital gothique, la bâtisse est superbe!. La commune est un village-rue fermé antérieurement par deux portes (nord-est et sud-est). On cheminera entre des maisons de pierre à pignon de bois et balcons fleuris dont certaines portent des armoiries.
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Le village de Larrasoaña
Etape de 19,7 km d'une durée prévisible de 5 h (plus les arrêts). Le chemin passe par Akerreta, Zuriãin, Iroz, Zabaldica, Arleta et Arre-Villava avant de rejoindre Pamplona en amont de 4 km de Cizur Menor.
Le calme de Cizur Menor sera incitatif pour choisir un hébergement en cette commune ce qui ne devrait pas être un handicap pour la découverte préalable de Pamplona.
La parcours sera encore tout en descente jusqu'à Pamplona... Pas de grandes difficulté d'autant que l'étape est court ...
A Zabaldica l'église conserve une belle statue de saint Jacques, pèlerin. A Arleta, où passait la chaussée romaine de Bordeaux à Astorga, on pourra voir des stèles funéraires discoïdales parmi lesquelles l'une porte la croix de Saint Jacques. La chapelle Santa Marina arbore un portail roman très simple.
On accède ensuite à Trinidad de Arre en franchissant le rio Ulzama, affluant de l'Arga, par un pont à cinq arches long de 55 m. Sur l'autre rive le pèlerin s'engouffre sous un porche d'un ensemble monumental et longe des bâtiments monastiques : c'est un véritable carrefour jacquaire. Il reste une abside romane aux contreforts saillants. (Vous avez la possibilité de poser ici votre sac dans le cadre d'un très bon refuge tenu par les sœurs si vous ne souhaitez pas de poursuivre immédiatement votre parcours.)
Nous arrivons à Pampelune quand nous franchissons le rio Arga par le puente de la Magdalena (pont de la Madeleine) et notre cheminement nous conduira tout naturellement à la découverte de sa cathédrale gothique commencée en 1497, occupant l'emplacement d'un capitole romain puis d'une première cathédrale romane. Le cloître de cette cathédrale passe pour être le plus beau d'Espagne. Si on dispose d'un peu de temps on pourra découvrir le musée diocésain attenant.
Il faudrait plus d'une journée pour découvrir toute les richesses offertes par Pampelune et notamment l'église Saint-Saturnin qui, datant du XIIIème siècle est la plus ancienne de la cité ainsi que le musée de Navarre qui recèle d'innombrables richesses ... Il faudra revenir !!!
C'est ensuite Cizur Menor qui se découvre et au sein de laquelle subsiste l'église romane de San Juan faisant partie d'une ancienne commanderie des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem (XIIIème siècle) il faut voir son portail à trois voussures et son chrisme.
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Cizur Menor : Le portail du Monastère de San Juan
Belle étape de 19,8 km nécessitant 5 h de marche (ou 5 h 45 de marche soit 23 km, si on opte pour découvrir la superbe chapelle d'Eunate). Le chemin fera traverser Guendulain, Zariquiegui, atteindre Sierra del Perdón avant de redescendre sur Uterga, Muruzabal (vers Eunate si on opte pour la découverte de la chapelle) et Obanos avant de rejoindre Puente la Reina, terme de l'étape proposée.
Cette étape ne sera pas monotone... On monte de 480 m à Cizur Menor jusqu'à 780 m à Alto del Perdón pour redescendre à 360 m à Puente la Reina...
A l'entrée de Zariquieri voir l'église romane San Andres qui appartenait aux Hospitaliers de Saint Jean. Sur la crête de la Sierra del Perdon vous côtoierez un étrange cortège de pèlerins figés dans la tôle et qui ne demandent qu'à s'animer pour partager avec vous le plaisir de cheminer... Ce sera ensuite Uterga qui vous fera découvrir son église gothique du XVIème siècle avec son clocher carré, sa fontaine et ses maisons blasonnées... A Muruzabal vous admirerez un palais du XVIIème siècle à façade baroque et son église San Esteban du XVIème siècle qui abrite un Saint Jacques sur le retable de la chapelle latérale.
Vous n'hésiterez pas ensuite à prolonger votre chemin de 2,7 km afin de découvrir cette superbe chapelle templière d'Eunate qui mérite absolument votre attention. Ce sanctuaire funéraire roman à coupole nervurée et plan grec est entouré d'une riche arcade circulaire.Puis nous rejoindrons Obanos et son église néo-gothique de 1912 qui conserve une vierge du XIIIème siècle "Nuestra Senora la Blanca".
Quelques 2,2 km après, Puente la Reina s'offre à vous. Dès l'entrée dans la cité, une statue moderne du pèlerin, érigée en 1965, porte une plaque rappelant qu'ici le chemin aragonais et le chemin navarrais se fondent en un seul "chemin français".
Vous passerez certainement beaucoup de temps à visiter le riche patrimoine de Puente la Reina et particulièrement la rue principale "rua Mayor" avec ses maisons à portes gothiques et à chapiteaux, ses fréquentes églises (Iglesia del Crucifijo), l'église de Santiago (où se situe la superbe statue de saint Jacques taillée dans le cèdre), l'église San Pedro Apostol...
Enfin il serait sacrilège de ne pas s'attarder sur le pont médiéval qui traverse l'Arga qui est de toute beauté et qui fit la réputation de cette très belle cité... Ce bel ouvrage, à dos d'âne, comporte six arcs brisés et piliers ajourés.
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Puente la Reina : Le pont du XIe siècle sur l'Arga a donné son nom à la ville
Parcours de 21 km pour cette étape qui vous demandera 5 h 15... Le pèlerin traverse les localités de Maneru, Cirauqui, Lorca et Villatuerta avant d'atteindre Estella.
Montée un peu raide à partir de Puente la Reina jusqu'à Maneru (de 360 m à 455 m sur 4,7 km) puis un tracé aisé par la suite fera de cette étape une pérégrination sans grand souci jusqu'à Estella.
A l'entrée de Maneru une croix de pierre à fût polygonal accueille le cheminant. Sur les maisons de cette localité on dénombre plus de trente écus armoriés. L'église San Pedro, à plan circulaire avec une tour , est l’œuvre du même architecte qui dessina la façade baroque de la cathédrale de Pampelune.
A 6,4 km après Puente la Reina, le pèlerin sera conquis par le charme de Cirauqui, petit village magnifiquement perché sur sa butte. On y entre en passant sous une porte fortifiée devant laquelle se trouve une stèle discoïdale puis c'est la montée d'une rue typiquement médiévale bordée de blasons et de murs en corniche, le long desquels courent de petits escaliers. L'église San Roman du XIIIème siècle perchée tout en haut en jouxte une autre appelée Santa Catalina. C'est le noyau d'un peuplement qui commença dès avant le Xe siècle. San Roman présente l'une des trois portes polylobées d'influence orientale présentes sur le parcours (Puente la Reina fut la première, nous verrons la troisième à Estella). On quittera ce ravissant village par la Calzada, ancienne chaussée romaine ...
Lorca possède une église ogivale El Salvador, très simple avec chevet roman du XIIème siècle, adjonctions du XIIème siècle, retable Renaissance, le côté de l'épître dédié à Saint Jacques.
A Villatuerta, l'église de la Asunción (roman tardif, XIIème et XIVème siècle possède une nef unique et chevet polygonal.
L'étape courte devrait permettre de bien découvrir Estella et ses nombreux et beaux édifices qui témoignent d'un riche passé : ce sera Le "Santo Sepulcro", harmonieuse église du XIIe siècle et son portail gothique sculpté datant de 1323, le palais des Gouverneurs du XVIIème siècle et la belle Casa de Fray Diego du XVIème siècle. La découverte continue avec le Palacio Real, palais dit "des rois" du XIIe siècle qui est un bel exemple d'architecture civile romane puis se présentera à nous San Pedro de la Rua, belle église romane et son portail polylobé (le troisième du parcours précédemment annoncé) mais c'est surtout le ravissant et superbe cloître sculpté aux colonnes obliques qui méritera nos suffrages.
Sur l'autre rive, San Miguel, l'église de Saint Michel Archange mérite elle aussi une visite : elle possède de son origine romane un portail nord richement historié.
Il y a tant à voir qu'il faudrait, pour bien faire, prolonger son séjour ici car il y a encore l'église San Pedro, le couvent gothique de Santo Domingo et sa voisine l'église Santa Maria del Castillo qui mériteraient un détour... En aurez-vous la possibilité ? Estella est vraiment une riche étape culturelle !
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Estella : L'église San Miguel
Etape proposée de 20,6 km que l'on pourra effectuer en 5h15 sans grand problème. On découvrira successivement et tout de suite le village d'Ayegui et peu de temps après Irache avant d'arriver à Azqueta 6,3 km après notre départ d'Estella. 2km plus loin Villamayor de Montjardin se découvre , ce sera la dernière localité traversée avant de rejoindre Los Arcos 12,4 km plus loin.
L'étape est aisée car peu de dénivelé . De 426 m à Estella on arrive à Los Arcos localisé à 447m sans difficulté...
En sortant d'Estella, on passe près de Nuestra Senora de Rocamador, église mariale dont le nom indique bien les relations avec Rocamadour et l'influence du chemin français. L'église, très remaniée au XVIIème siècle, garde un chevet roman avec des modillons et une vierge assise (début XIIIème siècle) Voir aussi côté évangile, un Saint Jacques pèlerin du XVIIème siècle, de facture populaire.
A Irache bien sûr la fontaine où coule le vin est une curiosité ou sponsoring et tradition se conjugent mais pour un pèlerin la priorité sera peut être de découvrir le monastère de Santa Maria la Real au pied du mont Montejurra. Son hôpital fondé en 1050 fut le premier en date de Navarre avant même celui de Roncevaux. Le monastère cistercien abrita dès 1569 une université qui, en 1824, sur son déclin, fut transférée à Sahagun. On verra avec intérêt l'église (de style transition fin XIIème siècle) et le cloître richement orné du XVIème siècle.
Le château de Monjardin domine Villamayor mais juste avant cette localité il faudra admirer "La Fuente de los Moros", fontaine des Maures, qui est une petite merveille gothique.
L'église de Villamayor est un édifice roman du XIIème siècle à nef unique et chevet semi-circulaire avec une tour baroque du XVIIème siècle. Les chapiteaux du portail roman représentent l'un une vierge à l'enfant et l'autre un combat de chevaliers.
Arrivé à Los Arcos, appelé au Moyen Age "la ville des Juifs" on prendra le temps de découvrir une place à arcades ouverte en franchissant une porte du XVIIème siècle. L'église de l'Assomption est d'origine romane. Elle possède une vierge française du XIVème siècle, un retable gothique du XVème siècle et des stalles polychromes ainsi qu'un orgue somptueux du XVIIIème siècle. Un gracieux cloître gothique flamboyant du XVème siècle complète une visite agréable de Los Arcos.
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L'arrivée à Los Arcos
Proposition d'une étape en 28,8 km qui demande 7h15 de marche alors que nous étions habitués depuis quelques jours à cheminer autour des 20 km... Nous passons aujourd'hui de la province de Navarre à la province de Rioja et ce parcours est particulièrement plaisant en côtoyant vigne et olivier. Nous traverserons Sansol après 7 km de marche après Los Arcos et prolongerons notre parcours de 10,8 km pour atteindre Viana. Il nous restera alors 10 km pour atteindre Logroño.
De Los Arcos localisé à 447 m d'altitude on arrive à Logrono situé à 400 m sans que pour autant on s’aperçoive d'importants dénivelés ...
En quittant Los Arcos on passe devant une ancienne chapelle annexée à une habitation qui possède un beau chevet roman du XIIème siècle. On admirera, à Sansol, localisé juste avant Torres del Rio, quelques belles maisons armoriées. Mais c'est surtout dans cette dernière localité que l'on s'attardera pour admirer la chapelle romane du Santo Sepulcro du XIIème siècle avec sa forme octogonale semblable à celle d'Eunate et du Sancti Spiritus de Roncevaux et attribuée aux templiers mais elle a conservé sa lanterne des morts, clocheton qui brillait dans la nuit. La coupole hispano-arabe aux nervures en étoile ressemble à celles d'Oloron-Sainte-Croix et de l'hôpital Saint-Blaise (sur le chemin du Piémont en France). Beaux chapiteaux et Christ hiératique. En haut de la localité l'église San Andrés est du XVIème siècle.
Viana possède la chapelle Nuestra Señora del Poyo (Notre Dame du Puy) haut perchée sur son belvédère et qui fut reconstruite au XVIIIème siècle. On remarquera l’hôtel de ville datant de 1688 avec ses deux tours et qui est un bel exemple d'architecture civile. Mais le clou de Viana est sans conteste l'imposante église Santa Maria du XVème et XVIème siècle avec sa haute façade richement ornée, son triforium de 90 m et ses multiples chapelles dont une avec un retable de saint Jacques du début XVIIème siècle, ses orgues du XVIIIème siècle. Viana eut jusqu'à 4 hôpitaux. Il subsiste l'ancien hospice des pèlerins devenu centre culturel dans la rue Navarro Villoslada qui correspond à l'ancien chemin des XIIIème et XIVème siècles.
On pénètre à Logroño par un pont de pierre sur l'Ebre (1884) et on traverse la ville sur les pavés de l'antique rue Vieja où se situent de vieilles maisons de caractère. sur cet artère on pourra s'arrêter au n° 32 où est localisé un refuge pèlerin mis en place par la municipalité. Cette belle rue aboutit à l'église de Santiago el Real sur la façade de laquelle s'inscrit, dans une énorme niche, un Santiago el Matamoros (Saint Jacques vêtu en pèlerin brandissant un sabre recourbé et chevauchant un fringant destrier qui foule aux pattes les têtes des Sarrazins vaincus. A l'intérieur de l'église (gothique du XVIème siècle, on retrouve sur le retable principal un saint Jacques ... pacifique ! Sur la place, jouxtant l'église, on verra la fontaine des pèlerins à laquelle on accède par des marches sous un fronton armorié.
Au cœur de Logroño, le pèlerin pourra découvrir successivement trois sanctuaires : l'église Santa Maria del Palacio (XIVème siècle), elle abrite une vierge romane en pierre polychrome de facture bourguignonne, la cathédrale baroque Santa Maria la Redonda avec des deux tours du XVIIIème siècle et enfin l'église Bartolomé du XIIème au XIVème siècle.
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Logroño et son pont sur l'Ebre
Etape proposée de 28,2 km qui peut être couverte en 7h30. Le chemin passe par Navarete après 3 heures de marche (12,2km) après Logrono. En dehors de cette localité le chemin ne traverse pas d'autre village même si certains offrent des hébergements comme Ventosa que le pèlerin laissera sur sa gauche 8,8 km avant d'atteindre Najera.
A partir de Logrono (400 m d'altitude), de petites montées progressives... Le point culminant de l'étape se situant au col de l'Alto San Anton (670m). A partir de là on redescend jusqu'à Najera localisé à 485 m.
En quittant Logrono on découvre le Parlement de la communauté de la Rioja (place du Parlement justement) qui occupe l'ancien Convento de la Merced (couvent de la Grâce) harmonieusement surelevé au-dessus de la façade Renaissance dont le cloître est devenu un beau salon de délibérations. Antérieurement ce bâtiment servit d'hôpital, de caserne et de fabrique de tabac. Avant de quitter la vieille ville, le chemin passe sous une lourde porte en plein cintre surmontée d'un épais frontispice sculpté dans un reste de muraille, la Puerta del Camino ou Puerta de Revellin. On traverse ensuite le gracieux parc du Pantano après une sortie pesante de Logrono (87 hectares de plantations autour d'un lac de 32 hectares aménagé il y a un siècle. Juste après la traversée de l'autoroute A68 on remarquera les ruines d'un ancien hôpital de Saint Jean d'Acre fondé en 1185 (On retrouve l'ancienne porte de ce bâtiment 2 km plus loin à Navarrete). Navarrete est la ville des potiers avec ses maisons blasonnées et son atmosphère médiévale. Sur la Calle de la Cruz et sous des couverts, un chapiteau roman représente un combat de chevaliers provenant vraisemblablement d'une chapelle disparue. Sur la place on remarquera un petit Santiago Matamoros dans sa niche. L'église monumentale de la Asuncion est du XVIème siècle, elle abrite l'un des plus beaux retables baroques de la Rioja et dans la sacristie, un triptyque flamand est attribué à Rembrandt. A la sortie de Navarrete, le portail roman du cimetière est celui provenant de l'ancien hôpital de Saint Jean d'Acre comme nous l'avons évoqué plus avant... D'influence mozarabe , il présente cinq voussures sur colonnettes dont deux denticulées au-dessus desquelles se trouve un oculus d'une rosace en arabesques. Le tout est surmonté d'une croix sur un chapiteau représentant l'habituel combat de chevaliers. Ceux qui se trouvent sur les colonnettes évoquent des scènes de la vie quotidienne des pèlerins. Sur le mur d'une chapelle du cimetière un monument a été érigé à la mémoire d'Alice de Craemer, tuée sur la route en juillet 1986 alors qu'elle effectuait avec son mari le pèlerinage à bicyclette depuis la Belgique.
En arrivant à Najera (venant d'un nom arabe signifiant "lieu entre les rochers") le pèlerin pourra découvrir l'actuel pont sur la Najerilla datant de 1886 et qui a remplacé celui à sept arches qu'avait construit au XIIème siècle San Juan de Ortega. L'église Santa Cruz, dont les fondations datent du XIIe siècle, possède un portail du XVIIe et abrite une sculpture gothique du Christ sur les eaux. Le panthéon de Santa Marie la Réal mérite l'attention : la statue que l'on découvre aujourd'hui dans la grotte est gothique tandis qu'une vierge romane est dans le coeur ; la légende stipule qu'en 1044 le roi don Garcia, chassant la colombe, la trouva dans une grotte, en vie et en paix avec un faucon qui la poursuivait , tous deux en arrêt devant une statue de la vierge ... Les bâtiments sont du XVème et du XVIème siècle : le panthéon royal contient une trentaine de sépultures avec gisants ; le plus important est celui de la reine Blanche de Navarre, petite fille du Cid. De nombreuses scènes jacquaires sont figurées dans les stalles, dans le cœur, dans les sculptures du Claustro de los Caballeros (cloître des chevaliers) également riche en tombes.
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Najera : le monastère Santa Marie la Real
21,3km seront parcourus en 5h20 pour atteindre Santo Domingo de la Calzada avec un parcours qui n'a rien d'historique car ce dernier est devenu la nationale 120... (comme beaucoup de chemins d'ailleurs qui, d'historiques sont devenus route) Cette déviation nous permettra de découvrir les communes d'Azofra 1h40 après notre départ (6,4 km) et Ciruena 2h10 après (15,5 km) sur un parcours, somme toute, très plaisant...
De najera (485m) à Santo Domingo on monte quelque peu mais sans souci surtout à partir de Azofra où le chemin monte légèrement et régulièrement pour atteindre Ciruena à 753 m. on redescend alors vers Santo Domingo dont l'altitude est de 639 m.
A Azofra, l'église actuelle, dont la tour carrée se dresse en sentinelle, a sur son maître-autel une image de saint Jacques pèlerin et aussi une statue de saint Martin de Tours. Il reste à la sortie du village une Fuente de los Moros , fontaine des roumieux.On ne manquera pas de s'arrêter un instant aussi pour découvrir, parmi les vignes, "Le Rollo de Azofra" (rouleau) situé sur notre chemin à droite et un km après la sortie d'Azofra et qui est une borne ancienne du XVIème siècle qui servait bien sûr d'indicateur de chemin mais pouvait exprimer aussi un symbole de justice en rappelant l'existence des piloris.
Si vous disposez de temps, nous vous recommandons de dévier votre chemin pour vous rendre à San Millan de la Cogolla localisé à 12 km au Sud d'Azofra pour la visite de deux monastères (Suso en haut et Yuso en Bas). Il existe d'ailleurs sur cette commune un accueil pèlerin.Le monastère de Suso , le plus ancien, a des parties wisigothiques dont la chapelle creusée dans la roche et qui abrite le tombeau de San Millan (Emilien). Le gisant est du XIIème siècle et les moines copistes ont laissé un exceptionnel ensemble de manuscrits médiévaux. Le monastère de Yuso, quant à lui, est Renaissance et néo classique, on peut y admirer de beaux panneaux de reliquaire en ivoire. Si on opte pour ces visites, le chemin du retour nous permettra de visiter le village de Canas où naquit Santo Domingo de Silos. On pourra voir le couvent gothique et l'église ogivale . La salle du chapitre abrite un musée d'art religieux et notamment un sarcophage (XIVème siècle).
En ralliant Santo Domingo de la Calzada vous allez découvrir un "haut lieu de pèlerinage" et il faut souhaiter que vous soyez arrivés tôt dans la journée pour bien apprécier la visite de la cité.
La cathédrale renferme le tombeau de Santo Domingo. Très composite elle conserve ouverte sur le déambulatoire, son abside romane aux chapiteaux historiés, elle est de style gothique avec un maître-autel Renaissance. C'est dans cette cathédrale que vous pourrez voir la poule vivante (et chantante très souvent), derrière une grille ouvragée, qui rappelle le miracle du "pendu-dépendu", légende si souvent évoquée sur bon nombre de retables tant en France qu'à l'étranger ... En quittant la cathédrale vous admirerez face, à elle, l'ancien hôpital reconstruit au XVIème siècle et qui abrite désormais un parador national, vous pourrez aussi mettre vos pas sur la plaza Mayor bordée des arcades de l'hôtel de ville localisée au cœur de la cité. La maison de San Domingo abrite une auberge de pèlerins gérée par une confrérie qui existerait depuis le XIIème siècle !!! Vous pourrez aussi visiter l'église de San Francisco datant de 1569 et le couvent de Bernardas localisé calle Mayor (1609). Il reste au N.O. de la ville un fragment de l'enceinte fortifiée en pierre de taille du XIVème siècle.
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Santo Domingo
Etape de 25,1 km en empruntant la déviation de Corporales (conseillée au marcheur) ou de 23,5 km si on opte pour longer la N 120 avec les nuisances sonores que cela entraîne. Les deux parcours se rejoignent peu avant Granon et son église localisée 8,6 km ou 7km selon le parcours choisi)... Redecilla del Camino (Premier village de la province de Burgos) se découvre 3,8 km après puis vient Viloria de Rioja en marchant 4 km de plus... 5,5 km avant Belorado, nous traverserons Villamayor del Rio... nous sommes alors à 1 h 25 de la fin de l'étape préconisée !
Etape sans grand souci : on part de Santo Domingo situé à 639 m d'altitude pour arriver à Belorado localisé à 772 m. La montée est très progressive donc sans difficulté !
En arrivant sur Granon on découvrira au milieu d'une chênaie la chapelle baroque Nuestra Senora de Carrasquedo qui date du XVIIe siècle et qui renferme une très belle collection d'ex-voto peints correspond bien à l'esprit de la Rioja. La calle Mayor de la cité garde quelques vestiges anciens. L'église Saint Jean-Baptiste du XIVème siècle est ornée d'un retable Renaissance aux sculptures de toute beauté restaurées en 1993.
A Redecilla del Camino on pourra découvrir un ancien hôpital à encorbellement, des maisons blasonnés, une église du XIVème siècle avec, sur son portail, une vierge regardant passer les pèlerins et, sur un bénitier du XIIème siècle, l'image sculptée de la Jérusalem céleste.
Le village de Viloria conserve les fonts romans sur lesquels Santo Domingo aurait été baptisé. Ses maisons sont typiques avec ses pans de bois cohabitant avec le torchis ...
En entrant dans Belorado vous aurez tout loisir de découvrir successivement une fontaine médiévale , puis l'Ermita Santa Maria de Béléen (Béthléem) avec son clocher-mur à trois pointes sur l'emplacement d'un ancien hôpital mentionné en 1175. Au cœur du village vous serez sur une place à arcades côtoyant la grande église San Pedro. Derrière celle-ci se situe la vieille église Santa Maria à l'ombre de la montagne coiffée de son château et percée de grottes d'anachorètes.
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Le clocher de l'église San Pédro de Belorado
Etape de 24,4 km pour 6h10 de marche. Après notre départ de Belorado nous marchons 6,6 km pour atteindre Villambista (1h40) puis 1,7 km après nous arrivons à Espinosa del Camino (2h05). A partir de là il nous faudra 55 minutes pour rejoindre Villafranca Montes de Oca; nous aurons alors marché 3h et parcouru 11, 8 km... De cette dernière localité nous serons à 3h10 de San Juan de Ortega en ayant marché 12,6 km de mieux.
Etape qui grimpe progressivement depuis le départ et dont la montée s'accélère à partir de Villafranca Montes de Oca pour atteindre la Puerto de la Pedraja située à 1150 m d'altitude. A partir de là, le chemin redescend doucement jusqu'à San Juan de Ortega (1000m).
A Tosantos on aperçoit à droite les murs du sanctuaire de la Virgen de la Pena, creusé dans la montagne; la statuette de cette vierge du Pic est du XIIème siècle.
Au centre de Villambistia, la chapelle désaffectée était dédiée à saint Roch. L'église San Esteban, dominant le village sur son replat, conserve l'ancien retable de San Francisco de Belorado.
A Espinosa del Camino, statue romane et polychrome de San Indalecio, évangélisateur présumé de la contrée.
Dans l'église paroissiale de Villafranca Montes de Oca (XVIIIème siècle) on pourra découvrir un bénitier qui est une énorme coquille ramenée des Philippines ainsi qu'un Ecce Homo attribué à Juan de Mena . Cette église abrite aussi deux statues de Saint Jacques dont l'une avec un reliquaire aménagé dans la poitrine.
Puis on arrive à San Juan de Ortega comprenant une auberge et quelques maisons autour d'une église classée monument national construite vers 1150 : c'est tout et c'est pourtant prodigieux... Il s'agit là d'un haut lieu tant par l'altitude certes (1000m), que par la splendeur du paysage et par l'architecture du petit cloître de marbre rose jouxtant le refuge, merveille de simplicité et d'harmonie. La nef de l'église et le transept à fenêtres géminées sont romans d'origine, de même que la crypte et le cénotaphe très dépouillé du saint. A côté se dresse un somptueux tombeau, merveille d'art funéraire roman qu'un comte de ses amis, le sachant au plus mal, lui avait destiné. Pourtant Juan de Ortega, plein de lucidité et d'humilité préféra la pierre nue, le tombeau resta vide... On pourra voir également les scènes de la vie du saint taillées dans la pierre à l'intérieur de la chapelle "isabelline", le retable de bois sculpté, le baldaquin gothique fleuri, orné de gueules de dragons et les riches ferronneries retrouvées dans les ruines du monastère San Jéronimo.
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San Juan de Ortega
Etape proposée de 28,8 km demandant 7h20 de marche. Agés est à 3,7 km après notre départ (3,7 km). On passe à Atapuerca puis on atteint le Col de Termino de Atapuerca : vous avez alors marché durant 2h10 et parcouru 8,5 km. Une heure plus tard vous serez à Cardenuela Riopico (+3,9 km). Vous atteindrez ensuite Castanares puis Cartuja de Miraflores (ce que nous préconisons) à moins que vous n'optiez pour un parcours passant tout droit par Vilafria avec la perspective d'accomplir 8 km au travers des paysages industriels...
De 1000 m à San Juan de Ortega on asse à 860 m à Burgos : une étape sans dénivelé conséquent donc sans grande difficulté...
A la sortie ouest d'Agès, on passe à 10 m du pont que construisit, sur le rio, Juan de Ortega; cet ouvrage est abandonné, mais il est visible de notre chemin.
A Atapuerca, l'actuelle Casa Hospital fut précédée d'un hôpital pour les pèlerins qui fonctionna jusqu'au XVIIIème siècle.
A 4 km à l'est avant Burgos vous passez à Cartuja de Miraflores où nous vous invitons à découvrir un monument gothique flamboyant fondé en 1441. Même s'il ne s'agit pas d'un monument jacquaire, à proprement parler, il serait dommage que vous ne puissiez admirer son narthex, la nef des fidèles, le choeur des frères et le choeur des pères sans oublier le presbytérium, le choeur du sanctuaire ainsi que 6 chapelles latérales du côté gauche... Dans les nombreuses statuettes que possède cette chartreuse, peut être découvrirez-vous Saint Jacques au sein du retable en bas et à droite de celui-ci...
Puis vous arriverez à Burgos en espèrant que vous vous serez ménagés suffisamment de temps pour bien visiter cette belle cité au riche passé. Enoncer d'une manière exhaustive tout ce que renferme cette superbe ville ne serait pas sérieux, nous citerons néanmoins la cathédrale bien sûr, incontestable "clou" de la visite de la cité (cliquez sur le lien externe), San Nicolas, tout à côté, gothique du XVème siècle, non loin de là San Esteban, bâtie de 1280 à 1350 avec sa façade gothique avec rosace enfermant de magnifiques tapisserie et un cloître ogival puis un peu plus loin, el Arco de San Esteban faisant partie des murailles et qui date du XIIème siècle dans un style arable, flanqué de tours du XIIIe siècle. Enfin vous vous devez de flâner dans ce vieux quartier est dominé au NO par l'ancien Castillo, château dont il reste des ruines et deux tours rebâties; détruit par le feu il vit de plus en 1812 le siège des français par Wellington.
Enfin s'il vous reste un peu de temps nous vous incitons à visiter le monastère royal de Las Huelgas situé à 1,5 km à l'ouest du centre de Burgos et qui mérite indéniablement aussi une visite...
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La cathédrale de Burgos
Petite étape proposée de 19,1 km pour 5h00 de pérégrination. Le parcours passe par Tardajos que l'on atteint après 2h10 de marche et 8,5 km de Burgos. On poursuit ensuite vers Rabé de las Calzadas avant d'entrer en Meseta quelques 5 km avant Hornillos del Camino.
Le nom de Rabé de las Calzadas rappelle la chaussée des pèlerins qui subsiste ici. Cité dès 949, ce village eut son château de 1481 à 1675, date à laquelle il fut détruit. Il subsiste en ces lieux une ermita à l'entrée et une Crucifixion romane dans l'église.
Hornillos (le petit four)fut précédé d'un vicus romain puis d'une cité wisigothique dont une pierre a été intégrée dans le mur d'une maison récente. A partir du XIe siècle , il est nommé Fornellos dans les textes et constitue une étape importante avant le rude passage de la meseta. Il reste peu de choses des hôpitaux favorisé par les rois de Castille du XIIe au XIVe siècle et dont la gestion était confiée aux bénédictins de Saint Denis de Paris puis affiliés à Rocamadour. On trouvera le long de l'unique rue qui se confond avec le chemin :
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Hornillos del Camino
Seconde étape courte consécutive puisque le parcours n'est que de 19,7 km pour laquelle 5 h 00 de marche suffiront. Nous atteindrons Hontanas au bout de 10,6 km (2 h 40) et les vestiges du Couvent de San Anton 3,5 km avant Castrojeriz...
Pas de difficulté sur cette étape : on passe de 825 m au départ à 808 m à l'arrivée. L'altitude de Hontanas est localisé à 870 m.
Hontanas (les fontaines) est décrit au XVIIème siècle comme une poignée de cabanes de bergers entourée d'une palissade pour se défendre du loup. Aujourd'hui son église bien appareillée garde les traces d'une construction ancienne; elle est flanquée d'une maison ancienne à porte basse voûtée; la casa hospital lui fait face sur une petite place centrale. Mais le véritable vestige jacobite est plus loin : c'est le Convento de San Antón, couvent de Saint Antoine où le chemin passait sous le porche et où les moines distribuaient des repas aux pèlerins. On retrouve le tau, croix de Saint Antoine en forme de T sur certaines fenêtres et sur la rosace de l'église. Le couvent, aujourd'hui en ruine, a néanmoins gardé une arche impressionnante aux sculptures martelées qui enjambe toujours la route. La façade à rosace et campanile, l'abside et un pan de mur servant de fenil restent debout.
Castrojeriz, couronné par les ruines d'un ancien château fort, est le Castrum Sigerici fondé en 760 par le Goth Sigeric, frère d'un comte de Castille. A son apogée au XIVème siècle, la ville comptait quatre hôpitaux et quatre églises paroissiales. Le pèlerin y trouvera en suivant la haute rue :
A l'entrée, Nuestra Señora del Manzano (Notre Dame du Pommier), monument national qui doit son nom à la vierge de pierre polychrome, dont Alphonse X le Sage célébra les miracles dans ses Cantigas. Fondée en 1214 par Don a Berenguera la Grande, cette église de tradition romano-gothique abrite entre autres un Saint-Jacques pèlerin peint par Brunzino et les tombeaux de personnages illustres dont doña Léonor, reine d'Aragon.
Au centre, l'église paroissiale santo Domingo (XVIème siècle) et le musée voisin se partagent les trésors des autres temples (tapisseries d'après Rubens).
Sous le pavage de la Plaza Mayor, on a retrouvé le squelette d'un pèlerin entouré de coquilles et de pièces de monnaie anglaises et françaises.
Près du dernier carrefour, la vaste église San Juan, début gothique, fut celle d'un des quatre hôpitaux.
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Castrojeriz
Etape de 26,1 km demandant 6h40 de marche. On quitte Castrojeriz en montant jusqu'à la meseta de Mostelares localisée après 4,2 km de marche puis on atteindra Fuente del Piojo après 8,4 km et 2h10 de pérégrination avant de rejoindre Itero de la Vega 3 km plus loin en 40 minutes. En 5 h et après 19,9 km depuis notre départ c'est Boadilla del Camino qui apparaîtra : nous ne serons plus alors qu'à 6,2 km de Fromista...
Cette étape est sans souci après avoir atteint la meseta de Mostelares localisée 4,2 km après notre départ de Castrojeriz. Nous sommes alors à 900m d'altitude et nous allons alors redescendre lentement jusqu'à Fromista (783m).
Un pont en béton enjambe le rio Odrilla 2,2 km après notre départ mais en regardant de près nous découvrirez que les arches qui précédent juste avant et soutenant la chaussée sur la rive sont les arcs du pont romain primitif, largement ensablés ; la rivière a depuis changé de lit... Le chemin qui mène sur la meseta de Mostelares gardait le nom de Colada del Camino Francés (le couloir du chemin français) et on appelle aussi Pena del Francés la crête sommitale ...
1h10 de marche après ce sommet, nous découvrirons le pont de Fitero mais peu avant sur la gauche de la route, une ruine rectangulaire borde un chemin de terre qui est en fait le vrai chemin de Saint Jacques : c'est ce qui reste de l'hôpital de Saint Nicolas, lequel existait en 1171 à côté d'une église Santa Eugénia et d'une agglomération aujourd'hui disparues.
Entre les deux itéro, celui del Castillo et celui de la Véga, le rio Pisuerga, sinueux et boisé, constitue la frontière des royaumes de Castille et de Léon (séparés avant 1037, et entre 1157 et 1230); Le pont à onze arches romanes qui le franchit au sud des deux cités fut construit au début du XIIème siècle par Alphonse VI ; il était mentionné dans le Guide du pèlerin.
A Itero de la Vega, la Ermita de la Piedad (XIIIème siècle) présente un épais clocher-mur à campanile géminé et un portail en ogive, avec à l'entrée une statue de Saint Jacques pèlerin ; l'église Saint Pierre (XVIème siècle) conserve un portail du XIIIème siècle.
Le coeur de Boadilla, cité au Xème siècle , a une forme semi-circulaire et le chemin le contourne par le nord le long d'un vieux mur. L'église gothique Santa Maria (XIVème et XVème siècle) sévère, à tour carrée, mais riche en peintures et en sculptures, garde des fonts baptismaux romans. Derrière son chevet polygonal, se dresse au centre d'une place une colonne très ornée, sur socle à gradins étroits et surmontée d'un lanterneau : le rollo gotico (un pilori du XVe siècle, selon Eusebio Goicoechea).
Un peu avant Fromista, le chemin rejoint et longe le canal de Castille. Ce long ouvrage a été construit de 1753 à 1849, et permet à la fois d’irriguer les terres et de donner une force motrice aux fabriques et aux moulins. A l'entrée de la ville, on franchit le canal par une passerelle, au-dessus d'un groupe spectaculaire d'écluses ovales, formant une série de cascades.
En longeant le canal, on voit sur l'autre rive l'ermitage de Nuestra Senor del Otero (Notre Dame du tertre) aux vestiges gothiques. elle abrite une vierge assise polychrome du XIIIème siècle, très vénérée.
Fromista possède une pittoresque maison en adobe avec, en encorbellement, une galerie à pans de bois. Mais la vieille ville en forme de bastide vaut surtout par son église San Martin : joyau roman à trois nefs. Elle est l'unique vestige d'un monastère bénédictin fondé en 1066.
On pourra aussi admirer d'autres monuments que possède Fromista :
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Fromista
Etape de 20,8 km demandant une pérégrination de 5h15. Après 3,10 km on arrive à Poblacion de Campos puis 4,7 km après on découvre Villovieco : on aura alors marché 2h00 ... puis on découvre Villarmentero de Campos sur la gauche 2,5 km après !
A partir de ce village deux options sont possibles : suivre le balisage officiel et l'itinéraire historique recouvert par le bitume et qui côtoie la route menant à Carrion (conseillé néanmoins en cas de pluie qui génére de la boue), ou emprunter un autre itinéraire plus agréable et qui chemine le long du rio Ucieza
Si vous prenez le parcours plus champêtre vous passerez à l'Ermita de la Virgen del Rio et au Col de l'Alto de San Cristobal localisé à 3 km de Carrion.
A l'entrée de Poblacion de Campos vous admirerez la chapelle San Miguel datant du XIIIème siècle nichée dans une peupleraie, elle possède une façade-campanile avec voussure en arc brisé incluant deux fenêtres géminées et une porte en plein cintre. Au cœur de Poblacion on pourra voir son église actuelle, Santa Magdalena, qui domine avec sa tour carrée, le paysage sur son promontoire, est baroque (XVIIème siècle). A la sortie du village, à la hauteur du pont sur le rio Ucieza, Ermita del Socorro se situe à 50 m à droite. Cette chapelle du XIIème siècle , roman-transition, serait un vestige de l'ancien hôpital. A l'intérieur, Vierge polychrome du XIIIème siècle.
Villovieco a, un peu à l'écart du chemin, une église Santa Maria Renaissance, avec un retable évoquant saint Jacques et la bataille de Clavijo.
Villarmentero, que nous contournons aussi, présente une église Saint Martin de Tours avec nef unique à retable plateresque, et chapelle octogonale à sculptures mozarabes.
Sur le chemin nous pourrons ensuite découvrir deux chapelles anciennes : la Ermita del Cristo de la Salud et surtout celle, imposante, de la Virgen del Rio, où subsiste une statue en albâtre de Saint Jacques pèlerin.
Hors chemin, parce que sur la route, Villalcazar de Sirga mérite un détour : église templière de Santa Maria la Blanca du XIIème siècle particulièrement intéressante de par son contenu. Elle est romane par son plan cistercien et gothique dans son achèvement ... alors si vous avez un peu de temps, n'hésitez pas à faire un détour !
Enfin vous arrivez à Carrion de los Condes, étape particulièrement riche qui va vous permettre de découvrir le couvent de Santa Clara du XIIIème siècle (remanié au XVIIème siècle) où vivent des clarisses cloîtrées (possibilité d'hébergement). La porte Santa Maria et un reste de mur sont un vestige de l'enceinte médiévale sont également à voir. Puis l'église Santa Maria de la Victoria o del Camino se présente à vous, il s'agit d'un monument national du XIIème siècle il possède un portail surmonté d'une frise qui est du plus pur roman, richement décoré, il évoque la légende des cent vierges. A voir à l'intérieur,une vierge à l'enfant assise, romane en bois du XIIIème siècle.L'église de Santiago a été détruite en 1809, néanmoins subsiste sa façade de 1160 : au-dessus d'une porte en plein cintre à l'archivolte décorée d'anges, le haut du mur porte une frise en haut relief dite de l'Apostolat. au centre un christ "Pantocrator" en gloire, entouré des symboles des évangélistes, autour, les apôtres en route, chacun dans sa niche. Si cette église a dû été rebâtie en totalité, on peut dire que le travail (murs en pierre et tour en brique mudejar si anciens d'allure) a été rudement bien fait !
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Carrión Los Condes
Petite étape proposée de 16,8 km pour laquelle 4h15 de marche seront nécessaire. Pas de traversée de village ... il n'y a rien à découvrir mais cela peut être l'occasion d'écouter le silence et de méditer sur ce qui nous a vraiment poussé à rejoindre Compostelle...
Il est bon quelquefois d'être en contact avec la nature, de prendre conscience de l'immensité qui nous entoure sans être en éveil et en volonté de découvrir... si ce n'est soi-même !!! Néanmoins vous ne manquerez pas la visite du monastère San Zoilo localisé à la sortie de Carrión de los Condes, remarquable par son cloître Renaissance ...
En arrivant à Calzadilla de la Cueza on comprend que la soirée sera très reposante et permettra de se mettre en bonne condition pour l'étape du lendemain. on prendra néanmoins quelque temps pour découvrir l'église paroissiale San Martin qui possède un retable Renaissance provenant de l'hôpital de Santa Maria de las Tiendas. La solide tour-clocher de briques, carrée, à six arcades campanaires, isolée au bout du cimetière, est le vestige d'une église plus ancienne.
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Église San Martin de Calzadilla de la Cueza
Etape de 24,3 km pour 6h10 de marche. Après 7 km nous arrivons à Ledigos (1h45) puis 3,3km plus loin nous atteignons Terradillos de los Templarios (2h35). Il faudra 55 minutes de plus pour arriver à Moratinos localisé au km 13,3 et ajouter 45 minutes pour entrer dans San Nicolas del Camino au km 16,2. Nous serons alors à 2h05 de Sahagún pour effectuer 8,1 km...
Pas de souci : l'étape est sans grand dénivelé ... presque aussi plat que l'étape de la veille !
A Ledigos vous ne manquerez pas la visite de son église Saint Jacques édifiée sur une hauteur et rebâtie au XVIIème siècle où se trouve une belle statue de l'apôtre puis, après avoir traversé Terradillos de los Templarios, vous arriverez à Moratinos dont l'église possède un clocher-porche carré, massif comme un donjon et couronné d'arcades campanaires.
Ce sera ensuite au tour de San Nicols del Real de se découvrir à vos yeux : au XIIème siècle ce village appartenait aux Templiers qui le cédèrent en 1183 par échange à Alphonse VIII, c'est la dernière localité appartenant à la province castillane de Palencia que vous traversez avant d'entrer dans le royaume de Leon...
Avant d'atteindre Sahagun vous ne pourrez pas manquer la Virgen del Puente et son Ermita : longue chapelle avec un mur-campanile construit dans le sens de la nef au-dessus du chœur. Le chevet de brique avec ses armatures aveugles inégales, son archère et ses frises géométriques, en est la partie la plus ancienne.
Vous arrivez à Sahagun dont l'architecture est en brique, il ne faudra pas manquer de voir les trois églises de la Trinidad et San Juan à l'est ; San Lorenzo (XIIIème siècle)au nord et San Tirso (XIIème siècle) et les monastères au sud-ouest, bordant le chemin. Près de San Tirso vous découvrirez aussi l'arc de triomphe, dit Arco de San Benito qui est en réalité l'ancienne porte monumentale construite en 1662 du couvent de San Facundo.
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L'Arco de San Benito
Etape proposée de 37,3 km pour 9h15 de marche. (C'est la plus longue étape préconisée sur le Camino frances). Deux itinéraires d'un kilométrage sensiblement identique sont proposés.
Un parcours pouvant être qualifié de "chemin royal" qui passe par Bercianos, Borgo Ramero et Reliego apparaissant comme un itinéraire plus vivant que le second dit "voie romaine" qui nous fera découvrir outre la Fuente del Peregrinos, fontaine ombragée sur la rive du Valdelocajos (niche maçonnée de galets au charme d'une oasis), la Ermita, la seule localité habitée de ce parcours pour atteindre Reliegos où les chemins se rejoignent avant Mansilla...
A vous de choisir votre chemin selon votre état d'esprit et vos attentes...
Si vous optez pour "le chemin royal" vous passerez par Bercianos del Real Camino et pourrez découvrir à l'entrée du village la Ermita de Nostra Senora de Perales qui est une chapelle simple et carrée avec une porte en plein cintre; au XIIème siècle elle fut confiée à l'hôpital de Cebrero. L'église paroissiale San Salvador possède une statue de saint Jean Baptiste et un tableau (XVIème siècle) du Calvaire.
Si vous avez opté pour l'autre parcours comprenant une portion d'antique chaussée romaine vous passerez à Calzada del Coto, la seule localité du parcours. En son centre vous découvrirez la Ermita Senora de las Dolores (Notre Dame des Douleurs) qui fut bâtie par les Hermanillos. La chapelle actuelle, assises d'adobe et parois de torchis, est du XVIe siècle mais garde les traces d'une architecture de brique antérieure. Retable doré très orné et remarquable statue de Dolorosa. L'église paroissiale San Bartolomé, du XVIème et XVIIème siècle, a remplacé celle du XIIIème siècle, qui elle-même aurait été bâtie sur les ruines d'un temple wisigothique détruit par Almanzor.
Quel que soit le chemin emprunté, vous passerez à Reliegos, de son église en ruine, sur le sommet de la colline, reste la tour carrée éventrée.
Mansilla de la Mulas était entourée de murailles, il en reste la porte orientale dit Arco de la Conception, deux tours entières, deux autres en ruines et un grand pan de mur. Cette localité possède plusieurs places aux arcades de bois. Elle fait penser à une sorte de "bastide du Gers". Son ancienne église San Martin (XVIIIème siècle) est devenu un magasin et les ruines du couvent de Saint Augustin (XVIème siècle) servent de fronton et d'abattoir...
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Le chemin est parfois épuisant ... en arrivant à Mansilla de las Mulas !
Petite étape proposée de 18,8 km que l'on effectuera en 5 h de marche et qui peut nous permettre d'arriver tôt pour bien découvrir l'importante ville de León après avoir traversé les villages de Villarente, Arcabueja, Valdelafuente, et emprunté le Puente del Castro pour atteindre la capitale provinciale.
Un " puissant pont " franchit le rio Porma à l'entrée de Villarente. A gauche à la sortie du pont , l'hôpital de " los peregrinos " est toujours là. Entre Valdelafuente et Puente Castro, l'alto del Portillo (hauteur du petit col) offre une belle vue de León. A gauche de la route nationale, la croix de pierre est récente : elle a remplacé l'ancienne qui était médiévale et qui a été transportée place de l'Hôtel San Marcos à León.
En arrivant à Leon, nous vous proposons le cheminement suivant : Vous découvrirez à l'entrée de la ville l'église Santa Ana (Sainte Anne) qui était au cœur du quartier franc. Elle garde, sur sa porte ouest, une croix de Malte témoignant de son appartenance ancienne à l'ordre du Saint Sépulcre puis à celui de Saint Jean de Jérusalem. Une maladrerie et un hôpital se trouvaient à côté.
Par la Puerta Moneda, dont la rue garde le nom, on atteignait l'église Santa Maria del Mercado (du marché) plutôt appelée aujourd'hui del Camino : romane du XIIe siècle mais mutilée.
Derrière, fontaine néo- classique sur la plaza del Grano (place du Grain, gardant des couverts aux piliers de bois).
De l'autre côté de la rue, enclavé dans un pâté de maisons, le couvent de la Concepcion, fondé en 1518 dans des murs du XIVème siècle.
La "Rua", toponyme du pèlerinage, est bordée de vieux hôtels.
Plaza de San Marcelo, l'hôtel de ville et l'église de San Marcelo (XVIème siècle) voisinent avec la Casa de Botines construite fin XIXème par Gaudi, le grand architecte catalan.
Enfin par la porte Cauriense, qui avait été la Sinistra du camp romain, le pèlerin accédait enfin aux principaux sanctuaires, San Isidro (ou Isidoro), et à la cathédrale ...
Compte tenu du temps très certainement limité dont vous disposez pour visiter la ville (à moins que vous décidiez de rester une journée de plus à León), nous pensons qu'il vous faut voir absolument l'église San Isidoro (XIème siècle), panthéon aux vingt-trois tombes royales, la cathédrale bâtie à partir de 1203 et qui est une merveille gothique avec ses cent vingt-cinq fenêtres, ses cinquante sept oculi et ses mille huit cent mètres de vitraux sans oublier son cloître et son musée. Enfin l'hostal de San Marcos, merveille plateresque du XVIème siècle.
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