Nature et chemins
Villes et routes
Intérêt culturel
Difficulté du dénivelé
Lescar
Après les quatre étapes précédentes relativement courtes, vous renouez avec des parcours plus conséquents car aujourd'hui il faudra cheminer durant 8 h 30 pour accomplir les 32,6 km qui vous sépare d'Oloron-Sainte-Marie ...
Auparavant, vous aurez traversé Artiguelouve (5 km) après 1 h 15 de marche et atteint Lacommande 2 h 05 après (13,3km). Haut-d'Estialescq se découvrira après 2 h 20 de mieux (21,8 km). Lorsque vous serez à Goès, vous aurez parcouru 29,1 km et marché pendant 7 h 30 ... il vous faudra encore 1 h pour rejoindre votre port d'attache pour la nuit : Oloron-Saint-Marie.
Cette étape très accidentée vous change des précédentes. Le dénivelé ajouté à la longueur du parcours rend la pérégrination plus difficile mais ... tout à fait réalisable d'autant qu'à ce stade du chemin, le pèlerin est à l'aise, le poids de son sac n'étant même plus ressenti ...
13,3 km après votre départ de Lescar, vous atteignez Lacommande (commanderie) fondée entre 1100 et 1124 et qui fut la pièce maîtresse du réseau d'hôpitaux mis en place par Gaston IV lors de la reconquête de Saragosse (1118) pour faire passer la majorité des pèlerins d'Arles par le Somport. Autour de son monastère, naquit Lacommande, son église romane avait un dessin simple et pur : nef unique et abside en cul de four, 8 mètres de large pour 24 mètres de long. De cette époque, restent les chapiteaux de l'arc triomphant (Nativités avec ou sans Joseph !)et ceux des arcatures aveugles du chœur qui, en évoquant la danse de Salomé ou la fuite en Égypte , font vivre tout un petit monde médiéval : sonneurs d'olifant, lutteurs, chevaliers. Elle s'est compliquée au XIIIe siècle d'un clocher à escalier extérieur bâti, sur une chapelle de la Vierge, gothique aux fenêtres hispano-mauresques, et d'une tribune sur colonne-bénitier. L'église ainsi que l'ancien hôpital attenant (devenu centre culturel et accueil pèlerins) ont été l'objet d'une superbe restauration. On notera, comme à Usclas-du-Bosc, des dizaines de stèles discoïdales (appelées ici "basques") provenant du cimetière des Hospitaliers.
Oloron-Sainte-Marie est une plaisante cité au sein de laquelle vous prendrez plaisir à découvrir de superbes monuments dont la cathédrale Sainte-Marie est le point d'orgue.... Mais suivez le guide : A l'angle des rues Fontaine et Navarrot, se situe l'hospice des Hommes, à fenêtres à croisillons et lucarnes, surmonté d'un clocheton d'ardoise, c' est l'ancien hôpital du XVIIIe siècle. Après le monumental hôtel-de-ville-halle, on débouche sur le " Chemin historique ". Les deux places inclinées, Gambetta et de la Résistance, sont l'ancien " marcadet ", marché extérieur, sur lequel le pèlerin débouchait, au sommet, par la route de Lasseube.
Belles demeures en bas, dont l'hôtel du Corn d'Enric (XVIe siècle). Après, le vieux pont d'Oloron sur le gave d'Ossau, bordé de maisons perchées comme des falaises. Il a été reconstruit vers 1830 sur les piles du pont médiéval. Afin d'aller à Sainte-Marie, vous laisserez à gauche l'antique voie du Biscondau par laquelle les pèlerins grimpaient à Sainte-Croix dont la tradition veut que la première pierre ait été posée en 1070 par l'évêque Amat, légat du pape réformateur Grégoire VII. Le plan de cette église est celui d'une basilique bénédictine. A l'extérieur, tour fortifiée au-dessus du bas-côté nord, portail en plein cintre aux voussures décalées en coquille avec deux chapiteaux brodés représentant l'un, la Damnation (un pécheur enlevé par des monstres ailés) l'autre, la Vie éternelle (une colombe buvant le calice tendu par une main). Voir aussi les chapiteaux bibliques des piliers et de l'arcature aveugle du chœur et la superbe coupole à la croisée du transept d'un type hispano-mauresque qu'on retrouve à l'hôpital Saint-Blaise et à Jaca : elle est soutenue par huit nervures de pierre qui, entrecroisées, dessinent l'étoile du sceau de Salomon.
La cathédrale Sainte-Marie fut édifiée dès 1102. De cette époque, date le merveilleux portail. Elle fut reconstruite deux fois (incendiée par des routiers albigeois et par la foudre) avec des croisées d'ogives gothiques puis un chœur flamboyant, le seul en Béarn avec un déambulatoire. L'essentiel à voir est cependant le portail roman, mieux conservé par le clocher-porche que celui de Morlaas. Des " esclaves enchaînés " (les hommes de l'ancienne loi) supportent le trumeau central. Les deux tympanons figurent église souffrante et église triomphante. Sur le tympan de marbre blanc d'Eysus, la Descente de Croix est copiée d'un reliquaire d'ivoire. Mais surtout, deux archivoltes portent l'une, les Vieillards de l'Apocalypse, et l'autre, une préparation des Noces de Cana, " sauce béarnaise "; on tue le cochon, on débite le jambon, on porte, tranche et grille le saumon, on nettoie le tonneau pour les vendanges, on refait ses cercles, on prépare le fromage rond de "pur-brebis", la galette, le chaudron de garbure, toutes recettes qui n'ont pas beaucoup changé depuis huit cents ans. A gauche, un démon avale un damné. A droite, l'empereur Constantin à l'image de Gaston IV.
Office du tourisme de l'étape :
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