La Via Avenio

Cette idée originale de notre confrère Hugues MASSIS repose sur la volonté de faire d’Avignon un lieu de double départ puisque la Cité se trouve être à la croisée de Chemins entre Rome et Compostelle… En effet la ville est triangulée par des grands axes pèlerins (GR) ; elle est caressée à l’Ouest par la Via Rhôna en provenance de Genève et le Chemin du Pilat (GR 42) venant de St-Étienne, tous deux allant vers la Méditerranée, ainsi que le Chemin « Urbain V » (GR 670) au départ de Nasbinals sur la Via Podiensis (GR 65) jusqu’à Avignon.

Pour quelles raisons ?

Il nous semblait très étrange de ne pas trouver traces de chemins pèlerins vers ou à partir de la Cité Papale d’Avignon au moins du temps de sa superbe entre 1305 et 1425… Nous comprenons que Rome, après avoir récupéré le Pape, grâce à Catherine de Sienne, ne voulait plus entendre parler d’Avignon, et de ce fait il est fort difficile de retrouver quelques preuves écrites de passages pèlerins…
Toujours est-il qu’au-delà de ces querelles de pouvoir, le Pèlerin marche toujours par monts et par vaux vers sa propre félicité, même si parfois le carcan religieux le contraint quelque peu. Néanmoins des traces perdurent : topologiques (bornes, cairns et calvaires) ou physiques sur les chemins par le bâti (Églises, Chapelles dédiées, fermes Templières) et des Noms de lieux et de passages qu’au fil du temps les cheminants ont su se transmettre.
Mais la modernité a pris le pas sur leurs pas, et ces chemins, ces sentes se sont transformés en de grands axes routiers ou ferroviaires.
Ces chemins oubliés ont été forgés par la volonté du cœur, la pugnacité du corps et la ferveur de l’esprit. Gardons cela en tête à chacun de nos périples quand nous posons nos pieds dans leurs pas séculaires… (Ponts, portes médiévales, voies romaines, lieux de cultes etc.…) et respirons un peu de ce passé pour mieux appréhender notre Prochain et nos pas futurs. C’est ce qui différencie le Pèlerin du marcheur.
Alors nous vous convions à découvrir cette Via Avenio, qui prend naissance à Avignon au Square Agricol Perdiguier, à côté de l’Office de Tourisme à la plaque « Km 0 » (commémorant les 20 ans de l’inscription des Chemins de Compostelle au Patrimoine Culturel Mondial de l’UNESCO) inaugurée le 31 Octobre 2018 par la Ville d’Avignon et bénie par Monsieur le Chanoine BRÉHIER, Recteur de la Basilique Métropolitaine de N-D des DOMS.

Bienvenue sur cette voie, à la croisée des chemins entre Rome et Compostelle.

Chemins proposés

La « Via Avenio » est une voie entièrement à part qui se faufile dans des Chemins, déjà existants, fréquentés depuis longtemps par des Pèlerins désireux de passer par Avignon.

Rejoindre les Chemins de Compostelle par l’Ouest d’Avignon :

1. Vers le Nord-Ouest en prenant le Chemin « Urbain V » jusqu’à Nasbinals et continuer sur la Via Podiensis
2. Vers le Sud-Ouest en empruntant la Via Rhôna (ou le GR 42) vers Beaucaire pour rallier St-Gilles-du-Gard par le canal du Rhône à Sète et continuer sur la Via Tolosana (GR 653).

Rejoindre les Chemins de Rome par l’Est d’Avignon :

1. Vers Montfavet à la Chartreuse de Bonpas et par Caumont-sur-Durance, puis Cavaillon pour retrouver la Via Domitia (GR 653D) vers le Montgenèvre par Apt pour rejoindre en Italie la Via Francigena ;
2. ou à Cavaillon vers le Sud-Est sur le GR 653D par Orgon et Eygalières puis prendre le GR 6 au Sud vers Aureille et continuer sur le GR 653A plein Est sur la Via Aurelia vers Menton et l’Italie.

Ainsi la « Via Avenio » est une forme d’arc qui passe d’Ouest en Est par 3 Départements (Gard – Vaucluse – Bouches-du-Rhône) et 2 Régions (Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d’Azur) et traverse 12 Villes : Saint-Gilles-du-Gard – Bellegarde – Beaucaire – Aramon – Villeneuve-lez-Avignon – Avignon – Montfavet – Caumont-sur-Durance – Cavaillon – Orgon – Eygalières et Aureille).

Pour lire le document conçu par nos soins et diffusé Avignon Tourisme cliquez sur ce lien

De la Via Domitia à la Via Aurelia

Au-delà des quatre voies principales qui sillonnent la France d'Est en Ouest, il existe d'autres voies jacquaires moins connues, moins parcourues mais formidablement intéressantes pour celles et ceux qui aiment à sortir des sentiers battus et désirent découvrir de nouveaux paysages, éprouver de nouvelles sensations. Agnès et Pascal Troussier, membres de notre confrérie, appartiennent à cette catégorie de pèlerins, infatigables curieux qui souhaitent faire partager leurs pérégrinations jacquaires. Ils vous convient à les suivre sur un ancien chemin de traverse reliant la Via Domitia à la Via Aurelia sur les traces de saint Jacques mais aussi de saint Roch.

Pour lire le document conçu par Agnès et Pascal Troussier, diffusé par nos soins, cliquez sur ce lien

Le chemin d' Auvergne : Via arverna

A partir d’un chevelu de chemins portant mémoire et traces des nombreux pèlerins partis vers Saint-Jacques-de-Compostelle à travers l’Auvergne et le Quercy pour confluer, à Cahors, avec le grand courant venant du Puy-en-Velay, ce chemin dénommé « Via Arverna » vous propose de découvrir les grands et superbes territoires, riches en couleurs et en émotions, qui traversent le Massif Central.

Via Arverna, un itinéraire magnifique de 520 km – certains se risquent à prétendre qu’il n’en est pas de plus beau en France – qui s’insinue à travers la « Basse Auvergne » en majesté dans ses églises romanes et aux rives de l’ Allier son « fleuve » impétueux ; puis la « Haute Auvergne » majeure en ses sommets – le pèlerin doit franchir le volcan du Cantal à plus de 1 600 m – et enfin, touchant à la si humaine Dordogne, fréquente le « beau Quercy », en Rocamadour allant à la rencontre de ses inoubliables villages.

Entre Notre-Dame-du-Port à Clermont-Ferrand et Notre-Dame de Rocamadour, ce chemin déploie un fil spirituel ininterrompu relayé par Saint-Julien de Brioude (une autre histoire de pèlerinage) et l’âme de l’imposante abbaye bénédictine Saint-Géraud d’Aurillac où fut « élevé » le pape de l’an mil.

Cet autre chemin vers Compostelle, cette voie du « milieu » est portée par l’association Colportage.

Nous vous convions à découvrir son site en cliquant sur le lien suivant : http://www.via-arverna.org

Les chemins européens et français

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Le Premier Chemin

Le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle est un des évènements spirituels, religieux et culturels majeurs de l’Histoire de l’Humanité pendant lequel des pèlerins venus du monde entier parcourent les diverses routes tracées de manière historique pour enfin arriver à la Cathédrale de Saint Jacques de Compostelle. Les Asturies possèdent deux de ces routes, l’une qui longe la Côte et l’autre qui traverse l’intérieur et qui est à l’origine des pèlerinages à Saint Jacques de Compostelle, appelée le « Camino Primitivo ».

Au IXème siècle, le roi Alphonse II des Asturies, dont la cour était installée à Oviedo, s’est rendu en Galice pour attester de la présence des restes de l’apôtre Saint Jacques et y a ensuite ordonné l’édification d’une basilique afin de vénérer son tombeau : le roi des Asturies a ainsi fondé la ville de Saint Jacques de Compostelle.

Le « Camino Primitivo » est donc la première route qui fut tracée : elle part d’Oviedo et passe par Las Regueras, Grado, Salas, Tineo, Pola de Allande et Grandas de Salime pour s’enfoncer enfin dans la province de Lugo, en Galice, où elle continue jusqu’à Saint Jacques de Compostelle.

Le pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle commence à Oviedo, ville qui s’est convertie en un centre important de pèlerinage depuis le Moyen Age et où un chant dit : « Celui qui va à Saint Jacques de Compostelle et qui ne se rend pas à la Cathédrale du Sauveur rend visite au servant et non au Seigneur » : c’est pour cette raison qu’une grande partie des chemins tracés passent par Oviedo afin de pouvoir voir la Cathédrale du Saint Sauveur. En plus de la Cathédrale, vous pourrez aussi visiter la Chambre Sainte, où sont conservées des reliques de la chrétienté, dont celles du Saint Suaire.

La ville d’Oviedo, capitale de la Principauté des Asturies, jouit de magnifiques monuments civils et religieux d’art pré roman, qualifiés par l’UNESCO de Patrimoine de l’Humanité en 1985 et en 1988.

En plus de l’offre religieuse et culturelle, Oviedo est une très belle ville moderne aux installations hôtelières et aux restaurants de haute qualité, où vous pourrez goûter des spécialités de haut prestige parmi lesquelles on peut souligner ses délicieux desserts. D’ailleurs, vous ne pourrez quitter la ville sans avoir goûter les célèbres Carbayones. Cette ville offre aussi une grande diversité de loisirs et de magasins pour vos achats.

En allant vers Las Regueras, prochaine étape du pèlerinage, le paysage urbain se modifie pour laisser place à un magnifique environnement rural. A Las Regueras, les pèlerins à Saint Jacques de Compostelle peuvent visiter l’église de l’époque pré romaine nommée San Pedro de Nora.

L’étape suivante à Saint Jacques de Compostelle est Grado; en entrant dans la ville, vous passerez par son pont en pierres de l’époque romaine et vous pourrez admirer son église de Peñaflor. Grado est un lieu de rencontres de diverses routes historiques et est un exemple parfait d’environnement rural et urbain. La ville est très célèbre dans les Asturies pour sa tradition commerciale, tradition qui est née au Moyen Age et qui se perpétue dans ses marchés hebdomadaires, célébrés les mercredis et les dimanches.

Les autres charmes de Grado sont la vieille ville, l’architecture indienne et la gastronomie locale avec des produits divers de haut prestige comme le fromage Afuega’l pitu ou le tocinillo de cielo. C’est l’heure de quitter Grado et nous terminons la visite de la ville avec le Sanctuaire du Fresno duquel nous pouvons admirer les vues magnifiques des environs.

Salas est la prochaine étape à Saint Jacques de Compostelle, mais il est intéressant de de faire un arrêt dans la localité de Cornellana pour admirer le Monastère de San Salavador du XIème siècle, dont la Tour et la Porte de la Osa sont de style baroque. Puis nous nous dirigeons vers la Ville Médiévale de Salas pour visiter son centre historique avec par exemple la Collégiale de Santa Maria la Mayor, le Château de Valdés et la Tour Médiévale.

Les vallées et les montagnes de moyenne altitude font de cette région un endroit idéal pour faire de la randonnée et son fleuve du Narcea est un des fleuves riches en saumons les plus célèbres du Sud de l’Europe : la pêche constitue donc la principale ressource de la région. Vous ne pourrez quitter Salas sans avoir goûté ses gâteaux emblématiques, les Carajitos del Profesor.

Ensuite le Pèlerinage rejoint Tineo, un village historique avec des vues exceptionnelles. Cette zone fut d’une grande importance pendant l’Empire Romain puisque les gisements d’or y étaient abondants.

Le pèlerinage nous fait ensuite descendre la ville depuis le Campo de San Roque et propose aux pèlerins la visite de l’Auberge et l’Hôpital des Pèlerins, le Musée d’Art Sacré et l’église de San Pedro et Cruceiro. La ville de Tineo est très connue pour sa gastronomie merveilleuse, notamment grâce à ses potages et à sa charcuterie, le Chosco étant la charcuterie la plus populaire.

Sur la route de Pola de Allande se trouve le Monastère Santa Maria la Real de Obona. A Allande, nous pouvons visiter le Palais de Cienfuegos, l’Eglise San Andres, l’Eglise du Avellano, l’Eglise de Celon ou le Camp Fortifié de San Chuis.

Cette partie du pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle se déroule en pleine nature et offre des vues extraordinaires en passant par le Port Palo et Montefurado. Ici se trouve la Grotte de Xuan Rata et Fana de la Freita, des mines d’or anciennes où nous pouvons voir l’immense travail d’ingénierie qu’ont réalisé les Romains dans cette zone.

Ici, la gastronomie de montagne, à base de viande rouge, de charcuterie de porc et de potages, est très populaire. Et naturellement, vous devez absolument goûter son miel délicieux.

Nous continuons le pèlerinage et nous trouvons le village pittoresque de San Emiliano, puis la dernière étape des Asturies, Grandas de Salime. Au milieu de ce paysage rural se trouve le Barrage de Grandas, une construction impressionnante et magnifique de génie civil. A l’entrée de la ville se trouve le Musée Ethnographique, un des musées les plus complets des Asturies, ainsi que la Collégiale de San Salvador.

Ici, nous pouvons aussi visiter l’Auberge des Pèlerins et le Camp Fortifié du Chao San Martin, une construction impressionnante et très bien conservée.

Pour le déjeuner, la ville de Grandas est célèbre pour sa cuisine de montagne, mais ici l’influence de la cuisine galicienne commence déjà à se faire sentir : le poulpe y est délicieux ! Et vous ne pourrez quitter cette ville sans avoir goûté ses gâteaux typiques, les mantecadas.

Après Grandas, nous nous rendons au Port del Acebo et nous entrons enfin dans la province de Lugo. Trois autres étapes vous attendent en Galice avant d’arriver enfin à Saint Jacques de Compostelle, où repose l’Apôtre. Bonne route et bon pèlerinage !!