Le pèlerinage de Compostelle ! L'idée s'était progressivement installée en moi, jusqu'à devenir un besoin, un appel. Les motivations pour s'y lancer sont propres à chacun. En ce qui me concerne, c'est clairement dans le cadre d'une quête spirituelle qu'elle s'est imposée. D'abord avec le sentiment d'un voyage à effectuer, qui pouvait se comprendre comme un voyage spirituel, pas nécessairement physique. Compostelle n'en faisait pas forcément partie à ce stade. Puis, peu à peu, le besoin de faire ce pèlerinage est devenu une évidence.

La perspective de marcher des heures et des heures avec 10 ou 12 kg de bagages sur le dos, ma colonne vertébrale un peu abimée ne l'aurait sans doute que modérément apprécié, me faisait reculer. L'idée m'est alors venue de le faire à vélo, sport que je pratique depuis l'enfance, certes d'habitude avec un vélo de course de 8 kg, et non avec un vélo de route lesté d'une bonne dizaine de kg de sacoches.
Restait à trouver le temps, la bonne période, pour le faire. Mon départ à la retraite à l'été 2022 en a été l'occasion.
L'itinéraire entre Le Puy et Saint Jean pied de port a été défini à partir du livre de Philippe Calas, Compostelle à vélo. J'ai modifié le parcours pour inclure Rocamadour qui me semblait une étape spirituelle importante. 13 étapes pour 760 km, suivant d'assez près le traditionnel GR65, et passant par les étapes traditionnelles : Saugues, Aubrac, Conques, Cahors, Moissac...

C'est ainsi que le 6 septembre je me suis trouvé au Puy, un ami m'y ayant emmené en voiture. Un violent orage, un vrai déluge pendant deux heures, m'a causé quelques inquiétudes, les prévisions météo n'étant pas optimistes pour les jours suivants.
Ces craintes se sont révélées infondées, et le pèlerinage s'est effectué de la meilleure façon.
J'ai eu une chance extraordinaire avec la météo : le seul moment difficile de ce point de vue a été une heure de brouillard en quittant Le Puy, conséquence des pluies de la veille. Je n'ai pas reçu une goutte de pluie, les orages éclatant alors que j'étais déjà arrivé à l'étape. Je n'ai connu qu'une journée de grosse chaleur. Je n'ai pas rencontré le moindre souci mécanique avec le vélo, et physiquement j'ai bien sûr connu quelques passages difficiles, et je suis parfois arrivé à l'étape bien fatigué (mais la fatigue fait partie du pèlerinage), mais chaque fois la nuit me permettait de récupérer et de bien repartir le lendemain.

Sans décrire en détail ce voyage, j'en citerai quelques moments ou lieux qui ont été les plus marquants :
La messe des pèlerins au Puy juste avant le départ. Le nombre des pèlerins, venus du monde entier, les propos de l'évêque rappelant les grandes lignes de l'histoire de ce pèlerinage et encourageant tous ceux qui l'entreprennent, sans distinction quant à leur foi ou conviction religieuse, a été un moment chargé d'émotion, et la sortie de la cathédrale par cet immense escalier fût impressionnante.
La traversée du plateau de l'Aubrac balayé par le vent et sous un ciel très sombre a souligné la sévérité de cette contrée rude, et a fait davantage apprécier le soleil retrouvé à Espalion après la longue descente pour quitter le plateau.
L'illumination du tympan de l'église abbatiale de Conques, accompagnée de son explication par un moine de l'abbaye, fut un ravissement dans cette étape très forte spirituellement.
Rocamadour a sans conteste été le point d'orgue spirituel de mon pèlerinage. J'en avais le pressentiment avant même le départ.

Au-delà de sa beauté et de la richesse de ses décors, l'abbaye de Moissac m'a amené une interrogation à laquelle je n'ai pas trouvé de réponse : dans le chœur de l'église abbatiale, on ne trouve pas le christ, comme dans toutes les églises ou cathédrales, mais trois statues : Marie au centre, saint François de Sales à sa droite, et Marie-Madeleine à sa gauche. Je crois qu'il y a bien une croix au-dessus, mais si discrète qu'on ne la remarque pas. Les placer à cet endroit n'est sans doute pas anodin...
Les bords du canal à la sortie de Moissac ont été les seuls passages totalement plats de tout ce voyage. Le soleil du début de journée au travers des arbres conférait à cet endroit une atmosphère de calme et sérénité.
Enfin, les Pyrénées, au loin d'abord puis de plus en plus proches, donnaient aux dernières étapes, sous un soleil éclatant, un fond de décor absolument magnifique, générant un étrange sentiment mêlé de satisfaction de terminer ce périple quand même fatigant et de nostalgie naissante à l'idée de retourner à une vie plus ordinaire.

Qu'ai-je retenu de ce pèlerinage, au travers de toutes les émotions qu'il a générées ?

D'abord, la très grande gentillesse des personnes rencontrées
Les hospitaliers, bénévoles qui tiennent un certain nombre de gites, font preuve de beaucoup de prévenance pour aider les pèlerins à l'étape. Le nombre des pèlerins est tel qu'il leur est parfois difficile d'avoir beaucoup de temps à consacrer à chacun. C'est le cas par exemple à l'hostellerie sainte Foy à Conques ou à l'accueil pèlerin de saint jean pied de port, mais toujours la gentillesse est là. Dans les autres gites ou forme d'hébergement que j'ai fréquentés, j'ai toujours été très bien accueilli, et j'ai eu le sentiment que la qualité de pèlerin de Compostelle amène une sorte de respect et de bienveillance.

Gentillesse aussi des gens rencontrés aux étapes ou à l'occasion des pauses ou rencontres sur le chemin. Marcheurs ou cyclistes (j'en ai rencontré quelques-uns mais assez peu), on est engagé sur le même chemin, même si les motivations sont propres à chacun, et on s'y reconnaît une sorte de communauté. Aucun jugement réciproque sur la façon de le faire, au contraire conviction partagée que chacun le fait comme ça lui convient et que c'est très bien comme ça. Et même, ça m'a amusé, une sorte de respect réciproque : souvent on m'a dit que le faire à vélo devait être bien difficile...alors que moi, c'est le faire à pied avec un sac à dos de 10 kg ou plus qui m’impressionne.
Dans cet ordre de choses, je garde un excellent souvenir de mon étape à l'ancien carmel de Moissac.
Nous n'étions qu'une douzaine. Les échanges en ont été facilités tant avec les hospitaliers qu'avec les autres pèlerins, au cours du diner et du petit déjeuner.

Deuxième idée retenue : on n'entreprend pas le pèlerinage, on ne le poursuit pas, sans être porté par quelque chose. C'est sans doute propre à chacun ; chacun y met ce qu'il veut, ce qu'il ressent, mais il y a quelque chose qui porte.
Quelques pèlerins rencontrés m'en ont convaincu :
- Un jeune homme sur le parvis de l'église de Nasbinals. Venu du Puy, il n'avait pas de ressources, ne savait pas où il dormirait le soir, et finançait son pèlerinage en faisant appel à la charité. Il espérait aller jusqu'à saint Jacques de Compostelle.
- Un homme d'une soixantaine d'années, rencontré à l'ancien carmel de Moissac. Il avait échappé à la mort l'an dernier, accident ou maladie je ne sais pas, et il a entrepris le voyage, en ralliant d'abord le Puy depuis la Nièvre où il habite, et en comptant aller jusqu’à Saint Jacques. Il ne sait pas chaque matin où il dormira la soir, il va où ses pas le portent.
- Et une personne aveugle, vue à Conques, qui se faisait bien sûr aider d'un accompagnant.
-
Ces exemples m'ont impressionné. Sans avoir la prétention de me comparer (ce n'aurait d'ailleurs aucun sens) à eux, plusieurs fois j'ai eu un ressenti qui va dans le sens de cette idée de quelque chose qui porte : le matin, alors que je ressentais une sorte de lassitude, fatigue générale, j'ai senti en prenant le petit déjeuner quelque chose en moi qui me redonnait toute la force et le courage.

La vie est un chemin. Cette idée m'a été amenée par une jeune camerounaise rentrée à Aumont Aubrac qui faisait un parallèle entre la vie et le chemin : il y a des passages faciles, d'autres plus difficiles, qui semblent parfois insurmontables et qu'on finit quand même par passer...Une remarque faite par un hospitalier à Conques l'a poursuivie : « on est tous en pèlerinage ». Et enfin cette question que je me suis posée en chemin, après Moissac : pourquoi continuer, alors que tu as atteint à Conques, Moissac, et surtout Rocamadour ce que tu es venu chercher, et qu'il n'y a plus sur le chemin d'étapes aussi fortes spirituellement ? La réponse qui m'est venue, c'est que, à l'image de ce pèlerinage, la vie est un chemin. Le chant des pèlerins « Ultreia, Ultreia e Suseia » ne dit pas autre chose : va plus loin, va plus loin, va plus haut....

Dernière réflexion, une surprise : le faible nombre de pèlerins assistant aux offices.
A Conques, alors que l'hostellerie sainte Foy était pleine, nous étions 4 à assister aux laudes et 8 à la messe du matin. Même constat à Rocamadour, où il y avait peut-être moins de pèlerins, : nous étions 4 à recevoir la bénédiction après les vêpres et j'étais seul le lendemain aux laudes ; et aussi à Moissac et les autres étapes où l'assistance aux « messes des pèlerins » était faible.
Je ne mets dans ce constat aucun jugement de valeur ; chacun est bien sûr libre de mettre ce qu'il veut dans son pèlerinage et tous sont respectables. Simplement j'y vois une distorsion par rapport aux études ou sondages que j'avais pu lire : 20% seraient dans une quête religieuse et 25% dans une quête mystique.

En guise de conclusion, je dirais que par-delà toutes ces émotions et ces ressentis, ce pèlerinage m'a tant apporté qu'à celui ou celle qui me dirait penser à le faire mais hésiter, je répondrais « Fais le. Laisse mûrir le projet, prépare-le, mais fais-le ! »

FOIRE AUX QUESTIONS

Q 1 - Pourquoi partir sur les chemins de Compostelle ?

Répondre à cette question n’est pas simple. Certaines personnes effectuent le pèlerinage pour des raisons religieuses. D’autres choisissent de se diriger vers Compostelle pour profiter de la nature et des grands espaces, ou pour se dépasser.

Souvent, on part après avoir entendu les témoignages de randonneurs, de pèlerins dont l’histoire a trouvé écho dans notre propre vie.

Il y a de multiples raisons pour le départ vers Compostelle. Mais quel que soit le but, il est très souvent intime et lié à des évènements personnels. Ceux-ci amènent à chercher sur les chemins une certaine forme de renouveau, voire une renaissance.

On peut dire que l’on part sur le « Camino » pour les cinq raisons suivantes :

  • l’aventure
  • l’art et l’histoire
  • la nature
  • les rencontres
  • la spiritualité.

Q 2 - Au fait, qui était saint Jacques le Majeur ?

« Il vit deux autres frères, Jacques fils de Zébédée et Jean son frère, dans leur barque, avec Zébédée leur père, en train d’arranger leurs filets ; et il les appela » (Matthieu I, 16-20).

Fils de Marie Salomé et de Zébédée, frère de Jean l’évangéliste, et comme lui pêcheur sur le lac de Tibériade, Jacques est l’un des premiers apôtres du Christ.

Il est souvent surnommé Jacques le Majeur, de par son ancienneté car le premier à porter ce nom parmi les 12 apôtres et pour le différencier de Jacques le Mineur, fils d’Alphée.

Egalement surnommé comme son frère Jean ; Boanergues (fils du tonnerre).

Saint Jacques a eu pour mission d’évangéliser les peuplades Celtibères (la future Espagne). Selon la tradition n'il n'aurait réussi à ne convertir que deux disciples. Découragé il regagne la Palestine où il obtient alors de nombreuses conversions.

Mécontent les juifs l'arrêtent et le conduisent au roi, il est décapité en l’an 44 (pour blasphème) sur ordre du roi Hérode Agrippa 1er qui fait de lui le premier apôtre martyr.

Selon la légende concernant la Translation du Saint : deux de ses disciples, Théodore et Athanase, dérobent sa dépouille et la déposent dans une barque dépourvue de gouvernail. Le souffle divin d’un ange pousse la barque par le détroit de Gibraltar jusqu’en Galice où elle va s’échouer dans l’estuaire des fleuves Ulla et Sar, près du port d’Iria, devenu Iria Flavia et actuellement Padron, situé à vingt kilomètres au sud-ouest de Santiago de Compostela.

Son corps sera posé sur une grosse pierre (un perron) qui se moulera à la forme de son corps pour mieux l’accueillir comme un sarcophage. Le nom de Padron est un dérivé de cette pierre.

Ensuite le corps sera transporté, sur une charrette tirée par des taureaux sauvages jusqu’à un ancien temple païen pour y reposer dans l’oubli durant près de huit siècles.

Q 3 - Quel est le meilleur moment de l’année pour partir ?

Bien sûr, les chemins de Compostelle sont ouverts toute l’année, vous pouvez partir quand vous voulez ! Mais, attention la Galice est la Bretagne espagnole : en hiver il y fait froid et il pleut. De même, la traversée de la Meseta s’avère glaciale en hiver et torride en été. Il peut aussi neiger en Aubrac au mois de mai ! Nous vous recommandons donc d’envisager votre départ entre mars et octobre. Observons que de nombreux pérégrinants choisissent, de plus en plus de partir les mois de mai ou septembre.

Q 4 - Faut-il être un randonneur ou un marcheur expérimenté ?

Chaque année, des personnes de tous âges et de toute condition physique se lancent sur les chemins de Compostelle. Et ce ne sont généralement pas des randonneurs expérimentés ! La clé est d’aller à son rythme.

Si vous n’avez pas l’habitude de marcher, il semble raisonnable de vous entrainer. Après vous être équipé d’une paire de chaussures qui vous conviennent (chaussures de randonnée tige hausse ou basse, voire sandales pour certains...), commencez à marcher, deux ou trois fois par semaine. Cheminez, progressivement, à votre rythme, 5 km d’abord puis 10 km. Augmentez la distance jusqu’à vous sentir à l’aise sur une vingtaine de km. En parallèle, augmentez le poids du sac à dos avec lequel vous partirez sur votre voie jacquaire, sans jamais excéder 10 à 12 % de votre poids. Surtout, restez à l’écoute de votre corps, « ne vous mettez pas dans le rouge ».

Q 5 - Je ne suis pas en très bonne forme, dois-je m’inquiéter ?

Le Chemin n’est pas une course ! C’est vrai vous allez marcher des heures, mais avec un peu d’entrainement, un bon équipement et de la volonté, chacun peut le faire. Le long du Chemin, vous pourrez vous reposer à de nombreux endroits. Pensez à vous ménager une petite pause de 5 à 10 mn toutes les deux heures. En plus, l’Espagne est dotée d’un très bon réseau de bus, si vous n’arrivez pas à achever votre étape, il est bien rare que vous ne trouviez pas une proche station de bus pour rallier votre point d’arrivée.

Mais rappelons qu’une bonne préparation rendra votre pérégrination bien plus agréable. Si vous n’avez pas l’habitude de marcher sur de longues distances, commencez progressivement votre entrainement, le plus tôt possible.

Q 6 – Que mettre dans le sac à dos ?

Prenez une feuille de papier, tracez deux colonnes et inscrivez les termes « utile » et « nécessaire ». Vous avez la réponse à cette question que se sont posées des centaines de milliers de pérégrinants. Le sèche-cheveux est utile mais est-il nécessaire ? de même pour les dames, la trousse à maquillage peut être utile mais est-elle nécessaire ?

Le sac à dos est rempli de nos peurs, plus on y fourre d’affaires, plus on est sécurisé. Alors, apprenez à vous alléger, et rappelez-vous que le poids de votre sac ne doit pas excéder 10 à 12 % de votre poids.

Q 7 – Quels vêtements dois-je emporter ?

Le développement de la randonnée pédestre a donné naissance à une gamme très large de vêtements techniques (laine, coton ou synthétique) et d’accessoires. Pour les vêtements, privilégiez ceux qui évacuent la transpiration et sèchent rapidement. Parmi les indispensables, retenez, la casquette ou le chapeau, la paire de lunettes de soleil de bonne protection, une polaire et une large cape de pluie qui englobe bien votre sac à dos. Pour les accessoires, n’oubliez pas les incontournables : gourde, lampe frontale, boules Quies et…le chargeur du téléphone portable.

Q 8 – Dois-je prendre une trousse de première urgence ?

Il nous semble indispensable que vous vous munissiez d'une petite trousse de secours, nous disons bien petite car le poids est l'ennemi du pèlerin. Elle devra contenir seulement le matériel utile aux premiers soins et vous pourrez après son utilisation la regarnir à la ville suivante.

Elle devrait comprendre :

  • -2 bandes de crêpe (une petite pour la main ou un doigt, une plus large pour le pied)
  • 1 couverture de survie (petit modèle, fine)
  • 1 poche de froid (type refreedol pour entorse)
  • des compresses stériles (5x5 cm)
  • 1 petite paire de ciseaux
  • 1 pince à épiler (échardes ou dard d'abeille)
  • 1 pince à tiques
  • 4 épingles de sûreté
  • des uni dose de chlorhexidine (ou des serviettes individuelles imprégnées)
  • un petit flacon de gel hydroalcoolique (lavage des mains 30 secondes)
  • 1 paire de gants jetable à usage unique
  • quelques pansements antiseptiques individuels
  • 2 dosettes de lavage oculaire (poussière ou soleil)
  • 2 pansements anti-ampoules (seconde peau compeed)
  • Paracétamol

Vous ne traversez pas la Papouasie Novelle- Guinée, la France et l’Espagne disposent d’un très bon réseau de professionnels de santé.

Q 9 – Quels sont les règles de base en cas de problème ?

S’assurer que l'on peut porter secours en toute sécurité sans mettre sa propre vie en danger.

Questionner la victime, si elle ne parle pas (victime inconsciente) la coucher sur le côté (en Position Latérale de Sécurité : PLS).

Alerter les secours, en France comme en Espagne en appelant le 112 (numéro européen de secours) ou uniquement en France le 15 (SAMU) pour un problème médical et le 18 (Sapeurs-Pompiers) pour tous autres problèmes.

Se présenter, préciser l'adresse et la nature du problème, raccrocher après y avoir été autorisé.

Appliquer les consignes données par les secours, rester près de la victime, la couvrir, la surveiller et attendre l'arrivée des secours.

Pour prévenir et soigner les petits bobos (ampoules, blessures légères, coup de chaleur…), voir notre article secourisme dans l’onglet « Au fil des jours ».

Q 10 – Est-il nécessaire de s’alimenter pendant la journée de Marche ?

Imaginez-vous que votre voiture puisse rouler sans carburant ? Quelques barres de céréales, des fruits secs seront les bienvenus pour éviter l’hypoglycémie mais surtout pensez à vous hydrater régulièrement et avoir une marge de sécurité. Les tendinites surviennent souvent par manque d’hydratation sans oublier le risque d’insolation. En un mot, buvez avant d’avoir soif !

Q 11- Quels papiers à emporter ?

N’oubliez pas votre passeport ou votre carte nationale d’identité ainsi que la carte vitale et la carte européenne d’assurance maladie, (à demander auprès de votre caisse primaire d’assurance maladie), votre carte bancaire peut s’avérer utile, en revanche évitez de partir avec toute la collection de cartes de crédit.

Q 12 – Dois-je emporter des cartes ?

Eternel débat, un topoguide est bien utile mais pèse. En France, rien ne vaut la carte IGN même si les voies jacquaires, notamment la Voie du Puy (GR 65) sont très bien balisées. Et comme le pèlerin-randonneur moderne est connecté en quasi permanence, ayez recours aux applis.

Q 13 – Les étapes sont-elles longues ?

Au Moyen-Age, les étapes faisaient en moyenne une cinquantaine de km. Tout est relatif, aujourd’hui, en général, quel que soit le topoguide que vous choisissez, elles se situent entre 20 et 25 km, à l’exception de certaines qui dépassent les 30 km. Mais rassurez-vous, l’offre d’hébergement est tel (Voie du Puy, Camino Francés, Camino del Norte…) que vous pourrez, à votre guise soit les raccourcir soit les allonger.

Q 14 – Faut-il réserver l’hébergement ?

Tout dépend si vous marchez seul ou en groupe, si c’est en pleine saison touristique ou en basse saison. Réserver 24 h ou 48 h à l’avance peut être utile et présente l’avantage de vous sécuriser. Vous savez que votre hébergement est assuré mais cela vous oblige à respecter votre engagement. En cas d’impossibilité, la courtoisie implique de prévenir l’hébergeur de votre défection.

Q 15 - Faut-il parler espagnol ?

Il n’est pas nécessaire d’être bilingue pour marcher sur les chemins de Compostelle, néanmoins les habitants apprécieront que vous fassiez un effort pour les saluer en castillan !

Le saviez-vous ? L’espagnol est la deuxième langue parlée pour de nombreux habitants sur le Camino Francés ! Vous les entendrez souvent parler l’euskara (la langue basque), le galicien ou d’autres dialectes locaux tout au long du chemin !

La phrase en espagnol que vous devez absolument connaître et entendrez mille fois, c’est le fameux « Buen Camino » ! C’est une salutation adressée aux autres pèlerins pour leur souhaiter « une bonne route ».

Q 16 - Quelle différence entre créanciale et crédenciale ?

La Créanciale, la Créancial, la Créantial, la Créantiale, la Crédentiale, la Credencial... plusieurs orthographes existent pour dénommer le carnet de pèlerin où passeport de pèlerin.

Tout pèlerin doit posséder ce carnet, ce qui permet de le reconnaitre comme pèlerin et lui permettre de fréquenter les gites et albergues, il doit être tamponné, daté et validé à chaque étape de son chemin.

Recommandé en France, il est obligatoire en Espagne.

Le tampon est généralement obtenu chez votre hébergeur, dans un office du tourisme, auprès d'un prêtre, à la mairie et pour mon cas à la Guardia civil (gendarmerie espagnole).

La Créanciale est délivrée par l’Eglise, c'est l'ancienne lettre de créances qui attestait votre condition de pèlerin, donc un sauf-conduit.

La Credencial est remise par une association jacquaire, elle est donc laïque.

Pour pouvoir prétendre à votre arrivée à Saint-Jacques-de-Compostelle à obtenir votre Compostella (diplôme de pèlerinage) vous devrez vous rendre à l'office des pèlerins et présenter votre carnet de pèlerin, avoir parcouru à pied ou à cheval au moins les 100 derniers kilomètres et au moins les 200 derniers kilomètres à vélo.

Il est possible d'obtenir un diplôme avec la distance parcourue.

Il est également demandé lors des 100 derniers kilomètres d'obtenir au minimum sur son carnet 2 tampons (sellos en espagnol) datés par jour comme justificatif de passage.

OFICINA DE ACOGIDA AL PEREGRINO

Rúa Carretas, nº33

15705 Santiago de Compostela

A Coruña - ESPAÑA

Tel. : +34 981 568 846

Q 17 - Où se procurer le passeport du pèlerin ?

Le passeport du pèlerin, ou créanciale ou credencial, sert à justifier de votre statut de pèlerin le long du Camino. Ce document prouve que vous avez marché et avez séjourné dans les hébergements sur le chemin vers Compostelle.

C’est une carte simple avec assez d’espace pour recueillir les tampons des diverses auberges. Il n’est pas obligatoire d’être chrétien pour en faire la demande. Le coût du passeport est seulement de quelques euros, et il n’est pas limité dans le temps. Il peut être obtenu dans la plupart des auberges ou dans les associations jacquaires, notamment la nôtre (Onglet « Confrérie », sous onglet « Credencial »).

Une fois à Saint-Jacques-de-Compostelle, en échange de votre créanciale ou crédencial tamponnée, on vous remettra la Compostela, le certificat de pèlerinage de Compostelle.

Q 18 - Où faire tamponner son passeport de pèlerin ?

Le plus important est d’obtenir un tampon de l’endroit où vous avez passé la nuit, car il certifie que vous avez traversé cet endroit. Vous aurez également besoin d’un tampon supplémentaire (à la même date) que vous aurez récupéré le long du parcours, car cela certifiera que vous avez marché ce jour-là.

La plupart des pèlerins n’ont aucun problème à rassembler les tampons requis. Au contraire : vous expérimenterez probablement l’envie de tous les collectionner ! Le Camino Francés mais aussi le Camino del Norte sont le paradis des collectionneurs de timbres ! Cafés, bars, églises, commerces, ont créé leur propre tampon : vous pouvez tous les trouver sur votre chemin !

Q 19 - Qu’appelle-t-on Reconquista ?

La Reconquête ou Reconquista correspond à la conquête par les souverains chrétiens des royaumes de la péninsule ibérique occupés par les Maures.

Après avoir débarqué à Djabal Tariq (Gibraltar) et écrasé l’armée de Rodrigue, les musulmans envahissent la péninsule ibérique en 711, ce qui entraîne la chute du royaume wisigoth de Tolède en 712. En moins de cinq ans, presque toutes les Espagnes sont sous la domination mauresque.

Le Wisigoth Pelage (Pelayo) remporte une première victoire sur les troupes berbères à Alcama en 718, mais la Reconquista débute réellement en 722 lorsque les musulmans sont défaits à la bataille de Covadonga.

Charlemagne et son armée franchissent les Pyrénées mais échouent devant Saragosse et son arrière garde tombe dans une embuscade tendue par les Vascons à Roncevaux.

Un roi chrétien Ramiro remporte une victoire sur les maures à Clavijo en 844.

Lors de cette bataille, saint Jacques apparu sous les traits d’un cavalier chevauchant un destrier blanc une épée à la main et pourfendant les maures de l’armée d’Al Andalous, donne ainsi la victoire à l’armée chrétienne.

La partie nord correspondant aux Asturies, Cantabrie et Pays basque reste sous domination chrétienne et il faudra plusieurs siècles pour voir la fin de nombreuses batailles et de la Reconquista en 1492.

Les chrétiens de langue Castillane firent de Saint-Jacques le saint patron de la reconquête sous le qualificatif de Santiago Matamoros « Saint-Jacques le tueur de maures », dont on retrouve sa représentation cavalière dans de nombreuses églises d’Espagne.

Puis il devient et demeure encore aujourd’hui le Saint patron de l’Espagne.

En 997, l’un des chefs sarrasins, Al Mansour (Al Mansûr ou Al Mansour), s’empare de Compostelle et incendie le sanctuaire dont les cloches de l’église sont transportées à Cordoue.

A la demande du Pape, des troupes venues de France et d’Italie participent à la reconquête.

La religion va servir à la Reconquista, car la lutte contre l’envahisseur maure a été assimilée à une croisade générale de la chrétienté et de nombreux ordres militaires y ont participé :

  • L’ordre de Saint-Jacques, ou ordre de Santiago
  • L’ordre des Templiers
  • L’ordre des Hospitaliers, devenant les Chevaliers de Malte
  • L’ordre de Calatrava
  • L’ordre d’Alcantara

A la mort d’Al Mansûr (vers 1002) Sanche le Fort, roi de Navarre donne un nouvel élan à la reconquête.

C’est finalement le 2 janvier 1492 que les Rois catholiques, Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon, grâce à de l’artillerie, vont prendre Grenade et mettre fin à un peu plus de 7 siècles de présence et de pouvoir islamique en Espagne.

Q 20 Qu’appelle-t-on année jacquaire ?

Chaque fois que la fête de saint Jacques, la fête de l’Apôtre (célébrée le 25 juillet), tombe un dimanche, cette année est dite…Année Sainte, Compostellane ou Année Jubilaire.

Cela se produit quatre fois par période de vingt-huit ans, avec une cadence régulière qui a lieu tous les 6 - 5 - 6 et 11 ans…….

Les dernières : 1965 - 1971 - 1976 - 1982 - 1993 - 1999 - 2004 – 2010 -2021

Les prochaines : 2027 - 2032 - 2038 - 2049 etc. etc.

C’est au Pape Calixte II (1119-1124) que l’on attribue d’accorder en 1122 le premier Jubilé de l’Année Sainte à Compostelle, ce qui permettait aux pèlerins de bénéficier de la rémission totale des péchés (l’indulgence plénière).

Le Pape Alexandre III confirmera ce privilège, par une bulle pontificale promulguée en 1179, qui fait de Saint-Jacques-de-Compostelle une ville Sainte à l’égale de Rome et de Jérusalem.

Le jubilé dure un an à compter de l’ouverture de la Porte Sainte, appelée aussi porte du Pardon, elle a été réalisée en 1611, elle est située côté Est de la cathédrale de Saint-Jacques-de -Compostelle sur la plaza de la Quintana.

Cette ouverture est effectuée le 31 décembre précédant l’Année Sainte, à l’aide d’un marteau d’argent extrait du trésor. Cette porte n’est ouverte qu’à l’occasion de l’Année Jubilaire, les autres années elle reste close.

Elle a également été ouverte du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016 pour le jubilé de la miséricorde, année Sainte extraordinaire, voulu par le Pape François.

Le chemin

Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle sont la raison d’être de notre Confrérie. De ce fait, il nous est apparu indispensable de les promouvoir et les faire vivre dans le cadre de notre site. Nous avons bien évidemment consacré un espace aux quatre chemins « reconnus » en France sans que pour autant ignorer d’autres itinéraires tout autant « pèlerins ».

Ce chapitre est donc consacré aux chemins du Puy en Velay, de Tours, de Vezelay et d’Arles auxquels nous avons ajouté le chemin du Piémont qui part de Narbonne, chemin particulièrement apprécié de nos confrères. Ces chemins ne sont, à vrai dire, que des « prolongements » à des chemins européens. C’est pour cette raison que nous avons inséré la carte de ces chemins qui donnent une dimension encore renforcée de ce que furent les pèlerinages d’antan…

Pour la partie espagnole nous avons retenu le Camino Francés et le Camino del Norte (Chemin du Nord). Nous avons pour objectif de mettre progressivement en ligne, d'autres itinéraires jacquaires tels que la Voie de Genève.

Chaque chemin comprend deux sous-chapitres bien distincts :

- Étapes permettant de mettre en exergue les étapes et les points forts du chemin, ses particularités, ses sites et ses anecdotes.

- Hébergements recensant les gites, chambres d’hôtes, hôtels … sélectionnés par notre confrérie.

Ces pages sont ouvertes à tous … N’hésitez pas à nous contacter si vous pensez détenir des écrits, documents, photos susceptibles d’alimenter ce chapitre. Nous nous ferons un plaisir d’étudier avec vous leur insertion ! De même, vous pouvez nous recommander les hébergements que vous avez tout particulièrement appréciés de par la qualité des locaux et des services rendus ainsi que par l’accueil qui vous a été réservé et qui mérite, de ce fait, notre confiance.

Par avance, grand merci pour votre contribution.

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