Nos confrères auvergnats découvrent Royat et le thermalisme
29 mars 2014
Hortense est une mondaine extravertie, femme de médecin fière de son rang. Hortense a de l’empathie, de la curiosité et de la convivialité. Elle sait tout surtout... et sur tout le monde. De sa voix douce et sucrée, adepte du baise-main, la tête couronnée d’un chapeau à larges bords abondamment fleuri et assorti à sa robe, cette personnalité incontournable de la station prend un plaisir malicieux à raconter les mondanités des grands de ce monde. Elle se présente «Hortense» et se met à sangloter car personne ne croit en son existence. Mais elle insiste: «Je suis bien réelle! Touchez-moi! Vous voyez que j'existe!» Le ton est donné. Elle nous explique que le propre d'une station Thermale est de permette aux gens de la Belle Époque de venir pour voir et se faire voir. On loge au Grand Hôtel. Pour aller aux Bains, on se déplace dans une Boite Véhicule ce qui permet de ne pas être vu en peignoir et un peu décoiffé au retour par le jet de la douche. Un manuel de Bonnes Pratiques vous conseille le peignoir avec un boutonnage à trois boutons, ceci afin de ne pas avoir le temps de se refroidir entre le moment de quitter et de remettre son vêtement. Hortense: «Je me désole de n'avoir pu trouver ce peignoir à trois boutons si chaudement recommandé. Aucun magasin, aucune boutique en ligne ne propose ce genre d'article» Nous continuons la visite du parc. Hortense nous explique la découverte du site et les bienfaits de l'eau minérale chloro-bicarbonatée sodique très riche en gaz et extrêmement minéralisée . Hortense: «La source porte le nom de l'Impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III , qui lors de sa venue à Royat en 1862 et après avoir goutté l'eau Thermale, accepte de donner son nom à la Source de tous ces bienfaits. Dès lors, le maire de l'époque obtint le droit et les fonds nécessaires pour construire des thermes, un parc, un casino, une gare et des belles villas pour attirer les curistes et faire de Royat une grande station thermale. Mais connaissez-vous l'esclandre d'Eugénie faite à Napoléon? Non! Vous ne savez-pas! Figurez-vous qu'un petit chien, ayant échappé à la surveillance de son gardien, viens faire la fête à Napoléon. Eugénie en prend ombrage et questionne sur le champ son époux: «Ce chien vous connaît donc vous connaissez sa maîtresse! Je vous demande de me donner des explications!» On devine la suite» … Hortense nous fait visiter l’Établissement Thermal, le pavillon Saint-Mart et les Bains romains en prenant la peine au passage de nous commenter la fréquentation du Casino à Belle Époque. Hortense: «Les femmes ne sont pas autorisés à entrer au Casino avec les Hommes. Elle disposent alors un pavillon pour se retrouver et parler Chiffons.» Nous terminons la visite par l'histoire du Général Boulanger. Hortense: «Ancien ministre de la guerre, le général Boulanger jouissait d'une grande popularité auprès des patriotes revanchards et des mécontents qui l'avaient surnommé "le général revanche". Son séjour clermontois intéresse surtout la petite histoire, car l'hôtel-restaurant de Royat connu aujourd'hui sous le nom de "La belle meunière" a abrité ses nuits d'amour clandestines avec Madame de Bonnemain qui fut le grand amour de sa vie». Nous nous retrouvons tous au « Paradis » sur les hauts de Royat et avant de nous installer pour le repas, Hortense nous fait un dernier commentaire sur cette bâtisse magnifique.
Marie-Noëlle Bellin