Allez tranquillement…
Chers amis internautes
Rassurez-vous, vous êtes toujours sur le site de la CONFRÉRIE FRATERNELLE DES JACQUETS DE FRANCE qui poursuit, paisiblement, sereinement, son chemin en parfaite adéquation avec ses valeurs.
Pour célébrer le retour du printemps et encourager toutes celles et ceux qui vont entreprendre une première ou énième pérégrination sur le Chemin de Saint Jacques, nous leurs offrons ce texte anonyme, trouvé dans la cathédrale Saint-Paul de Baltimore en 1692 et qui fait toujours écho...
Bernard LEFILS
Grand Commandeur
L'espèrance
(Moteur d'un pèlerinage - moteur d'une vie- moteur du pèlerinage de la vie)
par Édouard FOURNIER-LAROQUE Grand Hospitalier
« C’est la Foi qui est facile et de ne pas croire qui serait impossible. C’est la Charité qui est facile et de ne pas aimer qui serait impossible. Mais c’est d’espérer qui est difficile…
Et le facile et la pente est de désespérer, c’est la grande tentation.
La petite espérance s’avance entre ses deux grandes sœurs et on ne prend pas seulement garde à elle.
Sur le chemin du salut, sur le chemin charnel, sur le chemin raboteux du salut ; sur la route interminable, sur la route entre ses deux sœurs la petite espérance s’avance…
C’est elle, cette petite, qui entraîne tout.
Car la Foi ne voit que ce qui est. Et elle (l’espérance) voit ce qui sera.
La Charité n’aime que ce qui est. Et elle (l’espérance) aime ce qui sera. »
Monseigneur Brincard n'est plus....
Mgr Brincard nous a quittés ! Notre confrérie voulait lui rendre un vibrant hommage, lui qui fut si proche de sa bonne ville du Puy en Velay et des pèlerins de Compostelle avec lesquels il aimait dialoguer et qu’il savait encourager lors de la messe des pèlerins qu’il célébrait avec chaleur quand ses multiples activités lui en donnaient la possibilité. Notre confrérie l’avait rencontré à plusieurs reprises et tout particulièrement lors de notre Chapitre 2010 tenu en la cité mariale. Nous garderons l’image d’un évêque avec lequel le contact était simple et riche, démuni de tout artifice, et dont la vie consacrée à Dieu était un superbe exemple de générosité et d’amour du prochain. Les pèlerins de Compostelle perdent en lui un atout majeur pour que le chemin reste essentiellement une pérégrination axée sur l’amour et la fraternité et dont le liant n’est autre que la spiritualité que Monseigneur Brincard incarnait si bien au sein de la religion catholique et que nous défendons partout où elle est mise en exergue quelle que soit son origine. La confrérie des Jacquets de France s’associe à l’immense peine de sa famille, de ses proches et de tous ceux qui l’ont approché en témoignant à tous notre sympathie attristée…
Pierre Catoire
Le mot du Grand Commandeur...
Partir?
La période des vacances est un moment propice au changement et au dépaysement, certains partent au bord de la mer, à la montagne ou à la campagne, d’autres et ils sont nombreux, en témoigne le nombre de visites sur notre site, décident de franchir le pas et de répondre à l’appel du chemin.
Mais comment faire le chemin d’une seule traite, partir plus de deux mois alors que l’on a une activité professionnelle et que notre temps libre est compté ?
Alors on se dit qu’on pourrait faire un test, partir une dizaine de jours, pour voir, mais on hésite …
Nous sommes souvent sollicités sur notre site par ce genre de question et inlassablement je réponds : l’important est de faire le premier pas, la magie du chemin agira toute seule et un jour, vous m’enverrez une carte postale de Santiago.
On ne s’engage jamais sur le chemin par hasard et je pourrais même citer un grand nombre de randonneurs curieux qui se sont transformés en pèlerins sans s’en rendre compte.
Le chemin de Saint Jacques n’est pas un chemin comme les autres, c’est une expérience de vie exceptionnelle où l’on peut faire de l’ordre dans son intérieur. On se retrouve face à soi-même et on ne peut pas tricher, finit les apparences et les faux fuyants, on marche et on se découvre tel que l’on est. On met ses pas dans ceux de milliers d’autres pèlerins, depuis des siècles et cette énergie nous ressource et nous donne la force de continuer.
Le chemin se mérite, et pour ceux qui hésitent encore, allez-y, faites ce premier pas qui transformera votre vie.
Michel LARRUE
Nos pieds
Avril 2014
« Je ne suis qu'un piéton, rien de plus » disait Arthur Rimbaud.
Quel pied en premier, le droit ? , le gauche ?
Mais avant tout, ne pas trébucher, garder l'équilibre, avancer sagement, gagner du
terrain, jour après jour, pas après pas.
Pied droit ? Pied gauche ? La marche est une métamorphose de la vie.
Marcher, c’est faire aller ses hanches, ses jambes, ses pieds et c'est progresser sur la
planète et pour nous, pèlerins, c’est progresser sur notre chemin.
Pied droit, pied gauche, rien n'est plus simple et rien n'est plus complexe, rien n'est plus
quotidien, ni plus lourd de sens, ni plus imprégné de douleurs et de plaisirs mélangés.
Prenons le temps de contempler nos pieds : c'est avec ça que nous marchons depuis
l'aube des temps et que nous arpentons la terre.
Çà, c'est à dire 26 os, comme notre alphabet, 26 par 2 = 52 un vrai jeu de cartes avec
des noms qui font travailler l'imaginaire:
Talon d'Achille : mais avait-il un nom ce talon avant qu'Homère ne l'appelle ainsi ?
Astragale : avec la notion d'astre qui fait rêver
Phalanges : évoquant la poussière des armées romaines marchant à travers la Gaulle.
Cunéiformes: rappelant les tablettes de cire exhumées des sables du Moyen Orient.
Tarse : la ville d'Asie Mineure où naquit St Paul
Les pieds reflètent notre corps, notre tout, notre passé et notre présent sont inscrits en
eux .Ils sont une cartographie de notre vie.
Savez vous que les doigts de pied correspondent à la partie céphalique du corps ?
Alors un petit conseil : quand des pensées multiples vous agitent, pour retrouver le
calme dans la tête ; marchez sur la pointe des pieds !!
Nos pieds sont notre prise de terre.
En contact avec le sol, ils captent l'énergie tellurique, mais ils y libèrent également
toutes nos tensions, tous les pèlerins l'ont ressenti un jour ou l'autre !!!
Nous sommes le seul primate qui peut rester aussi longtemps statique sur ses 2 pieds
Horizontalité des pieds, horizontalité du regard, mais bien sûr, verticalité du corps
Quelle belle harmonie entre le monde terrestre et le monde céleste !
Quelle belle colonne !
Mais colonne mobile dont la base – le pied – doit tout à la fois supporter la
charge (sacré sac à dos !!), maintenir l'équilibre (traitrise des cailloux !!)
et assurer le déplacement (c’est encore loin ?)
Nos pieds sont des équilibristes méconnus, des artistes dont nous exigeons
inconsciemment : force, adresse, agilité, résistance.
De grands modestes qui réalisent chaque jour, sans rechigner, le tour de force de nous
transporter par monts et par vaux, par tous les temps, à tous les rythmes
Les pèlerins que nous sommes ne peuvent que les remercier !!
Le pied porte également une notion d'origine, car c'est le premier bourgeonnement de
l'embryon, mais également une notion de fin , n'est ce pas « les pieds devant » que se
termine notre périple terrestre?
Il y a, bien sûr, un lien entre notre plante des pieds et « la plante », ce végétal bien
ancré au sol !
Le pèlerin chemine entre 2 voûtes : sa voûte plantaire et la voûte céleste.
Quelles magnifiques ramifications invisibles entre le microcosme et le macrocosme !
Pèlerins, rappelez vous Vézelay et ces sculptures aux figures acrobatiques
Les pieds joignant la tête sur l'occiput: Ouroboros réunissant la tête aux pieds, ce
ciel-terre des hommes.
Ces acrobates seraient-ils possesseurs de la connaissance des 2 mondes ?
Auraient-ils retrouvé la route des étoiles, de ces étoiles dont nous sommes peut-être
issus et qui nous guident en direction de St Jacques ?
Nous connaissons tous ce respect des pieds faisant partie des devoirs d'hospitalité :
coutume et réminiscence du lavement des pieds que le Christ fit à ses disciples
la veille de sa mort en signe d'humilité et de charité fraternelle, que nous pratiquons
nous aussi, au sein de notre Confrérie.
Le seul mot de marche libère des rêves inexprimés, des besoins d'espace, des désirs
de liberté, d'aventure, d'ouverture d'esprit ?
Petit clin d'œil à Aristote, ce philosophe grec qui enseignait en marchant dans son
école péripatéticienne.
Les pèlerins seraient-ils des péripatéticiens qui s'ignorent ?
En conclusion, mes chers Confrères et Consœurs pèlerins et pèlerines, faisons
notre ce précepte de vie bouddhiste non seulement dans notre vie mais aussi et
surtout sur notre Chemin :
« Si nous sommes dans la bonne direction, tout ce qui nous reste à faire, c'est de
continuer à marcher «
Claudine Buty Grande Maîtresse des écritoires