Fête-de-la-Nativité-Fête-de-l-Espérance

Édouard FOURNIER-LAROQUE Grand Hospitalier sortant

Dans un précédent éditorial au printemps 2016, je vous avais soumis une réflexion sur l’Espérance en tant que deuxième vertu théologale.

Je vous invite d’ailleurs à la relire. Cette fin d’année 2016, me donne l’occasion de l’aborder sous un autre angle, celui de la Nativité, témoignage intemporel et universel, d’Espérance. La naissance de l’Enfant Jésus, fils de Dieu, par l’intermédiaire de la Vierge Marie, constitue l’élément fondateur central de la tradition chrétienne « Dieu a tellement aimé les hommes qu’il leur a envoyé son Fils ».

Cet enfant naît dans une grotte, et est déposé dans une mangeoire, entre l’âne et le bœuf. Il est très vite adoré par les bergers puis par les Roi Mages. La grotte, cavité naturelle, non construite de main d’hommes est par essence un haut lieu initiatique, que l’on peut assimiler à l’être intérieur, au cœur de l’homme. C’est également le lieu de l’enfouissement, de la mort, mais aussi celui de la renaissance. La mangeoire préfigure symboliquement qu’Il est appelé à être notre « nourriture » en devenant par la suite le Christ (le « oint ») :

« Ceci est Mon Corps, prenez et mangez, Ceci est Mon sang, prenez et buvez … ».

Le bœuf, dans l’antiquité représentait la fertilité, la puissance sexuelle. L’âne, représente l’homme basique, souvent travailleur assidu mais borné, têtu, Ils réchauffent l’enfant Jésus de leur souffle et pourtant ce souffle porteur des instincts basiques de l’homme est d’emblée maîtrisé par Celui qui est appelé à être le Christ, le nouvel Adam.

Le message est donc fort et clair : Jésus-Christ, Dieu incarné en homme nous montre le Chemin et le Sens de la Vie, qui consiste à maitriser nos instincts basiques et à nous élever petit à petit en spiritualité. Ou pour dire autrement, Dieu fait homme pour que l’homme se rapproche de Dieu. Il est adoré des bergers, des gens simples, dont le cœur ressent instinctivement l’Espérance universelle que porte ce nouveau-né.

Il est adoré des Rois Mages, des gens puissants, qui viennent s’agenouiller devant ce nouveau-né en qui ils reconnaissent le Messie. Ils représenteraient les trois continents connus à l’époque. Ils lui apportent l’Or, l’Encens et la Myrrhe, symbolisant les fonctions royale, sacerdotale et prophétique. Il bénéficie donc d’une reconnaissance universelle.

Quant à la date retenue du 25 Décembre, du solstice d’hiver, de la Saint Jean l’Évangéliste, elle représente la renaissance de la lumière après la nuit la plus longue, et donc l’Espérance de la Lumière qui croît, de la chaleur qui progresse, l’incandescence de la bûche qui se consume dans la Cheminée (Axis Mundi). Fête de l’Espérance bien sûr, mais aussi fête hautement initiatique.

Certes on retrouve de nombreux points similaires dans l’histoire de Bouddha, de Krishna, de Mithra, d’Horus. Il n’en demeure pas moins que notre calendrier occidental est basé sur cet évènement central du Christianisme, que nous en sommes imprégnés depuis environ 2000 ans et que cela fait sens. Je vous invite donc à l’occasion de ce message intemporel et universel d’Espérance autour de la nuit de Noël, à vous agenouiller humblement et sincèrement devant tout ce que ce nouveau-né porte en potentialité et en Espérance et « le reste vous sera donné par surcroît ».

Bonnes fêtes de Noël à vous et à vos familles, en plénitude du sens et de l’Espérance Christique.