Le vieux pont de la Pède date du XVe siècle. Son unique arche porte en son milieu un oratoire abritant une vierge en majesté.

La vierge du pont est romane polychrome et date du XIIIe siècle. Lors d'un bombardement du village par l'aviation allemande le 30 juin 1944, la seule bombe qui n'explosa pas fut celle qui tomba sous ce pont. Cette vierge en majesté assez rustique  possède un visage assez austère mais empli de bonté. L'enfant, plus riant, bénit de sa main droite et tient le livre fermé de la gauche. Cette Vierge peut être assimilée à une Vierge noire.

La Couze Pavin qui coule sous le pont a pris naissance au coeur du massif du Sancy.

L' église fut reconstruite au XVIIIe siècle à l'emplacement de la chapelle castrale. Celle-ci, édifiée au XIIIe siècle par le seigneur du château, est mentionnée en 1292.

Le clocher de l'église

Donjon circulaire dit philippéen édifié par le Dauphin d'Auvergne début XIIIe siècle.

Salle gothique , la "aula" qui servait de salle de réception et d'apparât qui témoigne de la splendeur des seigneurs de Saint Floret fin XIIIe et XIVe siècle.

Voûte d'ogives à 12 nervures et clé de voûte ornée d'un soleil à figure humaine et rayons sculptés en feuillage couleur or.

La clé de voûte : un soleil à figure humaine...

Ensemble unique de peintures murales datées de 1370 sur le thème de Tristan et Yseult et des Chevaliers de la Table Ronde (Comme critére de datation : les costumes qui correspondent au règne de Charles V). Ces fresques furent exécutées aux alentours de 1370 par Athon-Pierre de Saint Floret lors de l'installation de Jean de Berry en Auvergne.

La salle relate au travers des fresques la légende de TRISTAN et YSEULT. Ces derniers ayant bu, par erreur, le philtre d'amour destiné au roi Marc et à sa future épouse Yseult sont devenus des amants indéfectibles. Le roi Marc l'apprenant, Tristan sera finalement banni après maintes ruses et aventures.

Scène centrale inférieure, Mur Nord : Branor le Brun délivre la belle dame, vêtue d'une cotardie blanche, qui avait été enlevée par le chevalier Karados.

L'histoire d'amour entre Tristan et Iseult se terminera dans la mort. L'existence du philtre d'amour lui étant enfin révélée, le roi Marc leur pardonnera et plantera sur leurs tombes un rosier et un chèvrefeuille qui s'enlaceront, symbole de leur amour éternel.

On distingue un oculus quatrilobe

Si le temps a oeuvré à la destruction des peintures murales, il laisse découvrir 13 tableaux (sur les 40 à l'origine). Parmi les personnages, on reconnaît le Roi Marc, Tristan de Léonois, Palamède, Hélis, la fée Morgane...

On distingue Iseult sur la fresque du mur.à droite...

Les 12 nervures de la voûte d'ogives se terminent chacune par des sculptures que nous avons toutes recensées par des photographies que vous allez voir défiler les unes après les autres. On trouve à la fois des personnages et des représentations animales dont les significations sont difficiles à interpréter.... Nous vous laissons ce soin...

Nous sommes ici dans la "chambre", au-dessus de la "aula". Cette pièce était surmontée par un toit-terrasse, aujourd'hui entièrement disparu.

Superbe banière qui devait présider aux cérémonies religieuses et plus particulièrement aux processions et au parcours du chemin de croix qui accompagne la montée vers l'église du Chastel...

Détail de la banière...

Un verrou de porte qui ne date pas d'aujourd'hui et qui se situe à l'intérieur de "la chambre".

Echauguette : on aperçoit sur la droite, le début du chemin de ronde qui bordait le toit-terrasse.

Le deuxième corps de logis (Fin XIIIe/XIVe siècle).

Le village de Saint-Floret tel que pouvaient le voir les occupants du château!

Ca grimpe fortement....mais rien ne gêne le pèlerin habitué à pérégriner par tous les temps!

En prenant le chemin qui monte vers l'église du Chastel, on découvre à la fois le donjon du château, le clocher de l'église et le 2éme corps de logis!

On poursuit notre pérégrination sur un chemin recensé comme chemin de Compostelle (La Via Arverna = chemin secondaire qui part de Clermont Ferrand pour atteindre Cahors)

Nous sommes bien sur un chemin de pèlerinage!

Dominant la vallée de la rivière Couze Pavin, se dresse la colline du Chastel. C'est là que les hommes du néolitique vinrent s'installer, suivis des celtes, des gallo-romains, puis des premiers chrétiens. Le haut de la butte fut de tout temps considéré comme sacré, et c'est là que les hommes construisirent leur sanctuaire.

L'endroit devient un castrum (camp fortifié) autour du castellum (château). La première mention d'une chapelle castrale apparaît en 1293, sous le vocable de Saint Flour, évangéliste de l'Auvergne au Ve siècle. Le chastel devient le siège d'un prieuré dépendant de l'abbaye de Chantoin. Au XIVe siècle un nouveau ch$ateau fut construit en contrebas, autour duquel le nouveau village s'étendit, de chaque côté des rives de la Couze Pavin.

Entrons dans l'ancien sanctuaire. Un sentier en pente douce nous amène à l'église, mais là n'est pas l'entrée véritable. Les hommes des mégalithes suivaient l'allée qui passe entre les rochers, en pente plus raide. Comme dans tout sanctuaire, il faut savoir se dépenser physiquement, se vider avant de se remplir de sacré...

Nous voici arrivés sur le sommet de la butte, qu'encercle maintenant le mur de l'ancien cimetière paroissial.

A l'intérieur, sur la gauche du sommet, un large bassin fut creusé dans la roche. C'est un vrestige de l'ancien culte mégalithique, où l'on récupérait l'eau lustrale utilisée pour ses valeurs curatives, de l'esprit et du corps.

Sur la droite, un ossuaire ouvre un puits de plus de 5 mètres de profondeur, entièrement comblé par des ossements dont les derniers datent de l'époque de Napoléon 1er. Le bâtiment de forme pyramidale datre du IXe siècle, mais l'endroit lui-même a une origine bien plus ancienne, qui pourrait remonter au 1er siècle. Ce qui prouve que l'homme sut très tôt reconnaître en ce site un lieu favorable à son implantation...Pourquoi nos anciens choisirent-ils cet endroit, jouxtant l'ancien autel des druides, et pourquoi l'ont-ils coiffé d'une pyramide? Peut être que le serpent, dépositaire de la connaissance, aurait pu nous répondre.

L'ancien lieu de culte devint nécropole celte: des tombes "anthropomorphes céphaloïdes" (qui prennent la forme d'un corps avec la tête bien marquée) furent mises à jour, dont certaines furent retrouvées sous les fondations de l'église.

Tombes rupestres anthropomorphes : Creusées dans le granit, orientées têtes à l'ouest. Datées de l'époque carolingienne (Xe siècle) et utilisées jusqu'au XIIIe siècle, date à laquelle s'impose partout l'inhumatique dans des cercueils en bois qui supplantent tout autre type d'inhumation.

Tous les corps retrouvés de cette époque mérovingienne (du Ve siècle jusqu'au milieu du VIIIe siècle) possédaient des caractéristiques particulières; une grande taille (1,80 m en moyenne, l'un d'eux dépassant 1,95 m), une suture frontale non-fermée chez l'adulte, et un déhanchement particulièrement prononcé. Les tombes anthropomorphes ne furent que rarement utilisées en Auvergne, la plupart de celles qui nous sont parvenues se trouvent dans le sud, comme à Montmajour...

Les tombes creusées dans le granit, toutes orientées la tête vers le couchant, étaient recouvertes d'un couvercle de basalte. Ce couvercle scellé a permis la bonne conservation des ossements. Les tombes étaient réutilisées pour les nouveaux arrivants, ne conservant de l'ancien occupant que quelques os.

L'ancien lieu de culte celte fut, comme souvent, repris par le christianisme. Une petite église romane dédiée à saint Flour fut érigée au XIIe siècle par Jehan de Bellenaves, seigneur de Saint Floret et chambellan du duc d'Auvergne. Son passé celte se retrouve dans les chapiteaux représentant des feuilles de chêne.

L'église du Chastel du XII/XIII siècle est de style transition roman/gothique. Elle se dresse sur la colline.

Ganivelle ou "caquetoire" précéde le portail d'entrée de l'église.

Recouverte de lauzes, l'église est percée de trois fenêtres ogivales.

Le portail à trois rangs de colonnettes portant des feuillages constituent l'entrée de l'église, côté sud (le mur ouest reste aveugle car exposé aux intempéries).

Détail des trois rangs de colonnettes portant feuillages.

Nef simple, voûtée en berceau et choeur à chevet plat percé de trois fenêtres ogivales. L'église du Chastel date  du XIIIe siècle.

"La Vierge à l'Oiseau" ou "Vierge de tendresse" (Fin XIVe/XVe siècle) - Sculpture polychromée en marbre de Nonette. (35 Vierges à l'Oiseau ont été dénombrées en Auvergne ; la plus célèbre est celle de Notre-Dame de Marthuret à Riom, commande du Duc de Berry). Dans les bras de la Vierge, l'enfant touche de sa main gauche le bec de l'oiseau, ses deux pieds étant posés sur la gorge et la patte de l'oiseau.

Détail de la Vierge à l'Oiseau

Dans la chapelle Nord de l'église du Chastel : la fresque représente la "Famille des seigneurs de Bellenave : Jehan de Bellenave (donataire), sa seconde épouse, Isabeau de Chalus, leurs quatre enfants, Pierre, Athon, Eléonore et Galiane présentés à la Vierge et l'Enfant assis sur un banc en pierre sous la protection de saint Jean-Baptiste, revêtu d'une peau de mouton. Il porte l'agneau et l'oriflamme.

Détail de Saint Jean-Baptiste vêtu d'une peau de mouton et portant l'agneau et l'oriflamme.

Un superbe point de vue sur les monts Dore, du haut de la colline où se situe l'église du Chastel.