L'église Saint Jean de Glaine Montaigut

Modillons décorant la façade sud de l'édifice.

Des confrères particulièrement attentifs durant les explications de notre guide...

L'intérieur de l'église saint Jean de Glaine Montégut

L'intérieur de l'église Saint Jean avec ses couleurs rappelant les premiers  motifs décoratifs...

Ce motif est typique du 11e siècle. On ne le retrouve pas au siècle suivant....

Le cul de Four du Chœur de l’église nous montre un véritable trésor de l’histoire de l’art : une fresque d’inspiration byzantine de la fin du XIIe siècle. Il s’agit d’une représentation trinitaire du Christ en majesté, unique en Auvergne, et très rare pour la période romane. Cette représentation constitue la Deisis, l’une des icônes la plus célèbre du monde byzantin au XIe et XIIe siècle.

C’est apparemment un chapiteau décoratif, mais les trois « plis » du haut laisseraient penser à un espace en trois plans différents. Peut être le ciel , les eaux d’en haut et les eaux d’en bas (second jour de la création, Gn. 1, 6-8).

Ces deux hommes se tiennent leur chevilles, signe de démarche entamée. Il s’agit d’une démarche qui consiste à procéder à la mort du vieil homme et de partir à la conquête d’une éventuelle renaissance. De ce qui devrait être les pieds, qui ne sont même pas représentés, sortent des feuillages abondants. Ces feuillages évoquent la couleur verte donc redonnent une lueur d’espoir car il s’agit de la couleur du renouveau et de l’espérance..

Modillon extérieur très usé par le temps, il s’agit d’un animal, une vache, un ours ….? Ce modillon est un réemploi (courant dans l’architecture auvergnate) et était peut être à l’origine une gargouille.

(Comme pour la photo qui suit) Il s’agit de deux centaures. Mi-homme, mi-animal, c’est le statut de l’homme de la chute. Dans cet état, l'homme de la chute se trouve désormais pourvu d'une double nature : sa nature spirituelle, par laquelle il demeure image de Dieu, et qu'il a conservée ; et la nature animale corporelle que lui a valu sa chute, et qui l'assimile aux animaux terrestres. Comme être double, à la fois spirituel et animal, il est déchiré par l'antagonisme entre les aspirations et tendances contraires de ses deux natures. Hésitant, il s’agrippe encore fermement au végétal qui sort de la terre.

Sur chacune des trois faces de ce chapiteau il y a un oiseau qui ressemble à un aigle mais par le fait qu’il perfore son ventre avec son bec , est finalement un pélican. Un pélican aux allures d’aigle c’est le phénix, l’oiseau magique qui renaît de ses cendres, il représente donc la résurrection de la chair et la vie éternelle.

Au commencement était la Parole. Ces deux oiseaux (volatiles, au sens alchimique, symboles de la spiritualité de l’homme) vont s’abreuver à la source de la Parole, le verbe Créateur.

Au commencement était la Parole. Ces deux oiseaux (volatiles, au sens alchimique, symboles de la spiritualité de l’homme) vont s’abreuver à la source de la Parole, le verbe Créateur.

Pour l’homme de la Chute, prisonnier de la matière (de part les deux végétaux qui emprisonnent les cuisses) il est très difficile d’assumer son « animalité ». Cette caractéristique lourde et pesante est présentée par une charge difficile à porter pour l’homme de la Chute. C’est pour ceci qu’il  ploie les genoux sous la charge

Représentation typique des chapiteaux romans d’Auvergne(Brioude, Issoire, Saint Nectaire..), c’est le porteur d’animaux. Maintes fois confondus avec le bon berger qui ramène la brebis égarée dans le troupeau, dans la communauté des chrétiens. Mais il n’en n’est rien. Il s’agit d’un porteur d’animal, c’est l’homme qui porte comme charge sur ses épaules sa propre animalité. Et c’est lourd à porter, c’est pour ceci qu’il ploie les genoux, ce qui ne serait pas le cas avec une petite brebis sur les épaules.

Représentation du péché originel. Adam et Eve se saisissent de l’arbre de la Connaissance du bien et du mal. L'arbre de la connaissance du bien et du mal symbolise un désir profond de l'humain : celui d'être en mesure de connaître tout et d'utiliser ce pouvoir de façon absolue. En ce sens, le serpent dit à la femme, en reprenant l'expression « connaître le bien et le mal », que manger le fruit de cet arbre les rendrait comme des dieux (Gen., 3,5).

Voici l’homme de la chute. Il est là, assis, statique, les mains sur les genoux (attitude caractéristique pour représenter l’homme de la chute). Il attend sans broncher, il regarde vers le bas pour faire comprendre au fidèle passant dans cette église ce qu’il est lui-même. Un être dominé par son animalité (car on dirait un animal). Alors qu’un chrétien se devrait d’être plus concerné par le Principe, Dieu présent sous forme du soleil au centre du chapiteau. C’est la représentation des ignorants, pauvres handicapés du spirituel formant ces bataillons de la diaspora chrétienne plus concernés par la laïcité que par les Ecritures.  Encore très à la mode de nos jours…

Vitrail de l'église Saint Jean

Pour obtenir une transformation intérieure , qui revient à créer un nouvel être il faut réussir le contrôle du « vieil homme » issu de la chute et par la suite contrôler et modifier sa démarche afin de maîtriser l’animalité qui avait pris les commandes. Pour ceci, on se tient les chevilles afin d’amorcer un retournement qui produira la création d’un nouvel être.  La création de ce nouvel être correspond à un véritable engendrement . Pour réaliser ceci l’on procède à un retournement sur soi-même, dans une tentative de retour à un état primordial. On insiste bien sur la ceinture qui est la représentation de la séparation entre le cops et l’esprit.  Mais on souligne plus particulièrement l’importance du nombril, sous forme d’un œil au centre d’un triangle (Delta lumineux), pour finalement signifier l’importance du nombril en  tant qu’attache avec le Principe au travers de la chaîne des différentes naissances qui se succèdent.

Malgré le froid nos confrères restent très attentifs...